Stangala - Interview du 09/05/2012

Stangala (interview)
 

Bienvenue dans ces pages, Steven. Une première question, comment se passe la sortie de l'album "Boued Tousek hag traoù mat all" ? Quels sont les retours ? Les premières impressions des gens ?

Steven : Globalement c'est très positif ! Beaucoup des gens trouvent leur compte dans ces volutes de fumée hallucinogène, et on va bientôt pouvoir investir dans de nouvelles marmites.

Si on lit les paroles de l'album, on se rend compte qu'elles portent beaucoup sur quelque chose d'assez fun, léger, alors que la musique semble aller parfois vers quelque chose de bien plus profond. Comment ça se passe pour trouver des paroles à tes morceaux ? Est-ce secondaire, ou bien y a t-il quelques contes populaires qui auraient nourris ton inspiration ?

Steven : Disons qu'on en voit passer des vertes et des pas mûres dans les bois du Stangala, y'a toujours un bon paquets d'anecdotes à raconter. Que ce soit des sujets sérieux comme la prophétie des bigoudènes zombies ou encore l'addiction de Tom au jus de korrigans, ou bien des choses plus légères comme l'envie subite de se jeter d'une falaise après une mauvaise soupe de champignons. Ceci dit, c'est mon subconscient qui prend la plume quand je ne suis plus aux commandes, donc ces textes ne sont pas souvent ce dont ils ont l'air.

Il y a eu pas mal de changements de line up dans le groupe, à quoi sont-ils dûs ? Peut-on espérer le line up actuel comme étant stable ?

Tom : Ben c'est à dire que tant que la fumée ne sera pas dissipée, on aura du mal à y voir clair. A chaque rassemblement, il semble que le mélange s'épaissit et on a par conséquent beaucoup plus de mal à se retrouver. Alors, des fois, sur un coup du sort, on en retrouve un 15 jours plus tard saoûl sous un arbre... On aimerait qu'il en soit autrement des fois mais bon, on s'en sort. Si on pouvait élargir le cercle, on minimiserait le nombre de perte par rassemblement et je suis sûr qu'on y gagnerait en puissance. Regarde, on est presque 10 sur l'album et là, on est plus que 3... Le Stangala décide aussi de tout ça, mais bon, là, c'est plus compliqué.

Peux-tu nous parler de l'utilisation des instruments traditionnels dans l'album, et du choix de ces derniers ? Par exemple, pourquoi une Veuze Poitevine ?

Steven : C'est le gars Fëarann de Valuatyr qui s'est chargé de tout ce bordel, il a lui-même choisi ses marmites en fonction des ingrédients. Il se trouve qu'il officie principalement dans le comté de Poitiers, d'où son choix d'utiliser une Veuze Poitevine, qui nous convient parfaitement. On lui doit beaucoup !

Sur la piste Mij Du, peux-tu nous parler de l'instrument à vent qu'on entend à l'introduction et aussi un peu après, et de son choix ?

Steven : C'est un basson, tout simplement. Je trouve que c'est un instrument aux sonorités très évocatrices. Pas très pratique comme pipe à eau par contre..

Mélanger le Doom Stoner et la musique traditionnelle Bretonne, ça te vient naturellement ? De quand date cette idée ?

Steven : Il faut bien avouer qu'il y a un bon paquet de groupes de "doom" et de "stoner" totalement moisis de nos jours. Tout le monde a les même chaudrons, les mêmes ingrédients… ça commence à puer la consanguinité tout ça. Avec ça en tête, je pense que c'est naturellement qu'on a cherché à se démarquer, sans prétentions, juste celle de faire quelque chose de qui nous plait.

Peux-tu nous parler des conditions de l'enregistrement de l'album, de son mixage et de son mastering ?

Steven : J'ai commencé à rédiger les premières recettes en été 2009, après quoi, un brouillard épais s'est abattu sur notre forêt. On s'est perdus les uns les autres et certains d'entre nous ont menée leur errance jusqu'à de très lointaines contrées aux nord. On s'est finalement retrouvés à Kemper un an plus tard, au Studio 13, en compagnie d'autres druides ayant une solide expérience dans la conservation de potions magiques, et on leur a confié une sélection de nos ingrédients les plus percutants, pour les mettre en boîte. Le reste s'est progressivement ajouté lors de rituels variés s'étant déroulés entre Kemper et Gjøvik, impliquant généralement ma seule personne, et ce jusqu'au printemps 2011, lorsque la touche finale a été portée par le père Cornec (Coffin on Tyres)..

Comment se déroulerait selon toi un concert idéal de Stangala (le lieux, l'ambiance, etc.) ?

Steven : Chez nous, dans les bois, après une bonne soupe de sauge divine.

Alex : Je ne vois pas Tom, ni Steven, mais le gros son qu’ils envoient est bien là lui! Il faut que je m’avance dans un épais brouillard guidé par des bruits étranges.
Je les entraperçois et devant chacun d’eux, un part terre zombigoudennes “hot as pheuquingue hell” (ou juste bonnes) sont prêtes à se damner pour juste les toucher... mon dieu, les bouffer ?
Ils continuent à jouer les bougres!
Diantre ! Ma basse est un gros champignon mauve à taches vertes, il ouvre sa grande bouche et me demande si je veux tirer sur le pilon !?!?

Tom : Au fond d'un chaudron, sur une scène qui pivote à 360°, latéralement et en diagonale. Les gens connaissent nos quantiques par cœur, ce sont eux qui chantent nos morceaux depuis les amplis. On a pas nos instruments avec nous. On se balade dans la forêt, on arrive dans une clairière, on s'avance au centre, près d'une cabane. Un bouillonnement généreux vient de l'intérieur. On entre et au moment de prendre notre respiration, on regarde au fond d'un chaudron, sur une scène qui pivote à 360°, latéralement et en diagonale (...)

 

 

Ok, ça m'a l'air assez complexe tout ça... La reprise de Tri Martolod clôturant la fin de l'album est pour le moins étrange, surtout de par son accompagnement "minimaliste" à la guitare. Qu'est-ce qui se cache derrière ce choix ?

Steven : Je trouve que l'histoire de ces trois marins méritait une approche plus sinistre, voire mystique, un peu à la façon dont les géniaux Vanilla Fudge ont repris le classique "Season of the Witch" de Donovan.

Comment la collaboration avec le label Russe Solitude Production s'est-elle déroulée ?

Tom : Après de nombreux signaux de fumée, l'ami Russe répond aux appels mais c'est pas si facile que ça de faire affaire avec lui. Je crois qu'il est en fait un peu trop saoul pour nous répondre. On aurait aimé qu'il nous ramène plus de saveurs de chez lui, qu'il nous donne plus de nouvelles... Mais je crois qu'en fait, il préfère la solitude.

Tu connais la langue Bretonne. Nous savons tous les deux que parfois, une expression typique n'est jamais réellement traduisible en Français, et inversement. Lorsque tu écris tes paroles, Quelle est la langue qui te vient en premier en tête, le Français, ou le Breton ?

Steven : Difficile à dire,… ça dépend surtout de l'humeur, de la recette, de mon état de sobriété...

Que penses-tu de la scène Doom, ou Stoner Française ? Du public ? Peut-on espérer qu'elle se réveille un jour, par exemple pour vous offrir une meilleure scène ?

Alex : M’est avis que le Stoner est un élément qui se prête bien à un univers américain ou australien; il est où le désert en France, en Europe... ? Difficile de faire naître un sentiment Stoner dans un pays comme le notre. Un certain nombre de groupes s’y essaient mais soyons honnêtes, c’est pas le style le plus représenté tant du côté des groupes que du public. Ceci dit, la scène Stoner parisienne à l’air de grandir petit à petit et compte quelques événements Stoner qui s’en tirent fort honorablement.

La scène étrangère à présent : Planifiez-vous de jouer à l'étranger (la France faisant partie de l'étranger) ? Avec qui rêveriez-vous de jouer ?

Steven : Les cérémonies en public ne sont pas vraiment notre priorité pour le moment, nous avons tous d'autres pré-occupations et ne passons, malgré nous, que peu de temps ensemble à préparer ces évènements..

Diantre, mais alors quel est donc le futur de Stangala ? Quels sont vos projets à venir ?

Tom : Je dois te rappeler que la notion de temporalité est au Stangala bien moins évidente à cerner que partout ailleurs. Et spatialement, pour tout t'avouer, ce n'est pas gagné non plus. Alors, certaines choses à venir viennent d'avant et même, certaines choses d'hier, par un processus d'aujourd'hui, vont renaître. Steven, depuis son île, travaille (si le mot existe) sur un opus de courte durée, qui réserve de nombreuses surprises.Sinon, les allumés du Kreizh-ker nous ont invité à partager une galette cet été. Nous allons passer quelques jours ensemble et seuls les dieux savent ce qu'il en sortira!

Un dernier mot pour la fin ?

Alex : Mot
Tom : Le dernier Huata sent bon le humus. C'est de la musique pour enterrer et c'est bon pour le teint.
Steven : Caniveau !

 

 


 

Juste pour expliquer le jeu de mots, "Caniveau" fait référence à Kenavo.

photo de Carcinos
le 04/06/2012

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