400 The Cat - Now secure

Une autre triste histoire de #balancetonporc

J'étais en contact avec cette personne depuis déjà quelques temps. Une personne au départ très polie, correcte, qui me faisait parfois de lourds appels du pied, mais bon, c'était sa nature, sa personnalité. Sa maladresse participait à son charme. Le genre de personnage un peu lourd, mais sympa. 
Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis quelques jours puis, alors que j'étais au boulot quand mon téléphone a sonné. Bim : un mail.
Quelques minutes après, mon téléphone a de nouveau sonné : un autre mail, avec le même contenu aguicheur.
Un peu plus tard c'était la sonnerie de l'application Messenger.
Et toujours la même personne derrière, toujours la même requête.
"Tu la veux ma grosse sortie ?"
"Tu veux chro-niquer ?"
"Hein t'aimes ça 400TheCat ?"
"Tu trouves ça bien bon non ?!"
"Allez, essaye, j'suis sûr que tu vas aimer ça"
"Alors tu te le fais quand ?"
"Sûr que tu vas kiffer !!!"

La délation nous ramenant aux heures les plus sombres de notre histoire, je m'abstiendrai de donner le nom de cet immonde personnage.
Alors que j'étais à deux doigts de tweeter un message assassin ponctué d'un #metoo vengeur, je devais bien l'avouer : 400 the cat m'a bien emballé. C'est comme la sodomie, au départ, on est un peu réticent, on se prend au jeu pour faire plaisir (même si ça fait mal) et après, selon comment on est foutu, y'a moyen d'y prendre du plaisir (enfin bon j'dis tout ça, il paraît, j'en sais rien).

Une chose est sûre : il se trouve que je suis foutu pour aimer les musiques qui ne font pas dans la tendresse. Et, si t'as délaissé tes sites de porno pour finir sur ce webzine (ou alors tu marques une pause parce que t'es irrité(e)), c'est qu'il y a moyen qu'on ait en commun quelques plaisirs maso-ditifs.

400 the cat est donc taillé pour toi, pour moi, pour nous...

Mais alors pourquoi ? Parce que si t'es déjà passé par l'épisode Stf Helix Nebula, je n'ai même pas besoin d'argumenter.
Il y a bien eu un gros chamboulis de line-up depuis le premier 2013, chaque musicien ayant changé d'instrument (si ma traduction du dossier de presse est correcte -on reçoit tout en anglais même pour un groupe français-) suite au départ du batteur en 2015 mais dans le fond, c'est la même tambouille.

Les compos sont certes gueulardes mais n'étouffent pas sous les bavardages hurleurs du chanteur. Non, c'est le monsieur avec ses baguettes et les gratteurs de cordes qui font toute la beauté de ce chaos musical. 
La cousinade avec Will Haven est toujours d'actualité, car même si le son de la guitare n'est pas aussi proche, certains passages ("A blaze from the eastern sky" ou même "Stare") rappellent les lourdes ambiances des californiens.
Mais c'est aussi du côté hardcore bien tendu et écorché de Breach qu'il faut aller chercher des références qui mettront tout le monde d'accord.
Cela ne veut absolument pas dire que 400thecat n'est qu'un vilain copieur : l'amalgame de différentes influences et écoutes (peut-être plus metalliques), sans compter les expériences musicales passées de plusieurs membres font de 400thecat un groupe qui a développé son nuancier d'agressivité, sa capacité à faire un album bien rythmé sans temps mort et sa personnalité.

Une personnalité bien crade quand même. Parce que si le son de cet album est aussi propre qu'équilibré, Now secure a quelque chose de poisseux, il sent le renfermé, bref : il dégage quelque chose de malsain. 
Porter le nom de Now secure quand on fait une musique pareille est aussi mensonger que porter une pancarte "Free hugs" dans un pit...mais, bêtement, on a quand même envie d'y aller, juste pour voir...puis d'y retourner.

NB : 400thecat s'appelle désormais Mutism

Tookie

le 29/11/2018