Anthrax - Among the Living
Chronique CD album (50:13)

- Style
Thrash metal - Label(s)
Island Records - Sortie
1987
Envisagée depuis l'arrière du micro, la saga Anthrax ressemble à s’y méprendre à la saga Iron Maiden. Après des débuts heavy speed en compagnie d’un brailleur qui ne fera pas long feu (Turbin vs Di’Anno), le groupe connait son heure de gloire avec un chanteur à la personnalité bien trempée (et très controversée en ce qui concerne Joe Belladonna). Puis nouveau changement de personnel et arrivée d’un remplaçant évoluant dans un registre assez différent (Bush vs Bayley), pour enfin amorcer un retour vers le futur en compagnie du frontman de la grande époque … La comparaison sera un peu plus dure à tenir au niveau de la qualité de la production des groupes (quoique). En effet, les américains n’ont véritablement connu que 2 « pics » artistiques majeurs, un pour chacune des grandes périodes structurant leur parcours. La majorité des métalleux arrive en effet à se mettre à peu près d’accord sur le fait que « The Sound of White Noise » – pour la période Bush – et « Among the Living » – pour la période Belladonna – sont d’une qualité relativement supérieure au reste de la discographie du groupe.
Attardons-nous aujourd’hui sur le 1er de ces albums-phares. « Among the Living » est un concentré de tout ce qui fait la marque de fabrique du groupe à l’époque. Des mid-tempos joyeux, groovy, bref détendus du slip. Des accélérations thrash foudroyantes d’autant plus efficaces qu’elles ne sont pas légion et qu’elles surgissent en terrain « fun & friends » alors qu'on a plutôt l’habitude d'entendre ce type de déflagration en terreau « evil rotten bastards » – d'où un effet de contraste qui marche à plein. Un chant – comment dire … – particulier, voire carrément irritant vous dira tout un pan du public metal. Joe Belladonna a en effet un profil plus proche de l’entertainer Van Halen-nien que du soldat nourrissant un feu thrash fourni. D’autant qu’il est épaulé par les backing vocals de babouins de Scott Ian et Franck Bello, pas fins pour deux sous et (malheureusement) omniprésents sur les pré-chorus et les refrains, ce qui se traduit par une certaine faiblesse sur ce front. Mais reprenons la liste des caractéristiques Anthraxiennes... Une basse metal bien présente, pour le meilleur. Une batterie fofolle, assez punky, parfois approximative, plutôt pour le pire. Et les soli de Dan Spitz, très surestimé si vous voulez mon avis, sa prestation faisant ici preuve d’assez peu de feeling quant à l’adéquation de ses prestations au sein des morceaux.
Bref, « Among the Living », c’est tout le Anthrax old school que l’on aime (ou pas), le summum de l’ère du thrash fun, du mosh en bermuda et des riffs-missiles qui dessoudent joyeusement la nuque. Et c’est bien évidemment aussi l'inévitable collection de tubes – pas d’album référentiel sans grosses cartouches dans le chargeur! – au rang desquels les incontournables « I’m the law » (hommage à Judge Dredd) et « Indians » (qui eut droit à sa vidéo), secondés de morceaux de choix comme « Caught in a mosh » (qui, pour ce que j'en sais, a fortement contribué à populariser le terme au sein de la scène metal – cf. mosh part, mosh pit, mosh comme un pou …), « Efilnikufesin » (fun en diable, dont le nom écrit à l’envers a engendré par la suite « Penikufesin » et « Oidivnikufesin ») ou encore « Imitation of Life » (morceau schizo qui alterne mid tempo assez terne avec accélérations thrash jouissivement furieuses). Les titres sont en général assez longs mais tiennent bien en haleine, à part peut-être « A.D.I./Horror of It All » qui atteint presque les 8 minutes sans jamais vraiment décoller, à part sur la fin, quand la basse joint ses forces à la guitare d’un Dan Spitz enfin inspiré.
« Among the Living » a certes un peu vieilli, notamment du fait du chant, mais reste une tuerie sans nom pour son excellent mélange de thrash groovy et mélodique, d’accélérations assassines et de bonne humeur communicative. Il n’enterre pas forcément les autres chapitres de l'ère Belladonna, mais garde une longueur d’avance de par sa constante bonne tenue et ses tubes légendaires. A essayer urgemment si vous n’avez jamais donné sa chance au 4e pilier – certes le moins solide du lot – des « Big Four of Thrash metal » (aux côtés de Metallica, Megadeth et Slayer, un peu de culture metal ne fait jamais de mal ami d'jeune).
Pour la petite histoire:
- L’album est dédicacé à la mémoire de Cliff Burton
- Danny Lilker (S.O.D., Brutal Truth, Nuclear Assault, ex-Anthrax…) a participé à la composition de « I Am the Law » et « Imitation of Life »
- Le titre « Among the Living » est inspiré du roman « Le Fléau » tandis que « A Skeleton in the Closet » pioche dans « Un élève doué », deux œuvres de Stephen King. Le groupe continuera d’ailleurs sur ce créneau sur l’album suivant avec « Misery Loves Company ».
- John Tempesta (Exodus, Testament, White zombie…) était à l’époque roadie pour le groupe
1 COMMENTAIRE
bernard le 04/01/2011 à 16:02:06
Toujours aussi genial ce disque !!
En effet bien superieur a tout le reste.
Mon préféré avec "Fistful of metal", le reste je chie dessus pour rester poli (eh eh eh ) !
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