Arkheth - 12 Winter Moons Comes the Witches Brew

Chronique CD album (41:07)

chronique Arkheth - 12 Winter Moons Comes the Witches Brew

L'Australie n'est pas une terre réputée pour ses groupes de Metal expérimental. Les candidats en la matière se font fort rares, on a bien quelques formations Fusion / Nawak, mais du Metal extrême, très peu. Le BM est déjà une denrée rare aux antipodes, alors en plus si il a des velléités expérimentales... C'est le cas justement d'Arkheth qui débarque avec son troisième album. Devenu one-man-band, il a pour habitude de prendre son temps entre chaque sortie, huit ans séparent par exemple IX & I: The Quintessence of Algaresh de 12 Winter Moons Comes The Witches Brew. Mon instinct s'est mis en branle et l'album ne tardait pas à atterrir entre mes oreilles.

 

Premier constat, la production est crue de chez raw, assez typique des années 90, étouffée, manquant d'ampleur et du soupçon de clarté qui permettrait de la pleinement apprécier les subtilités et les ambitions de ce Black expérimental. Pour un album de Hellhammer, pourquoi pas. Quand on propose une musique complexe, un minimum de netteté s'impose. Mais, se laisser rebuter par cet aspect serait passer à côté d'un disque à la fois riche et varié. Les choses commencent assez classiquement, les premières minutes de "Trismegitus" laissent deviner un BM trve, crade et agressif, jusqu'au break à la rythmique "exotique" et aux légères notes de saxo. On pense assez rapidement au Solefald période Icelandic Saga. Par la suite, l'instrument fera de nombreuses autres apparitions tout au long de l'album soit utilisé comme le fait Kjetil Selvik avec le duo de Kristiansand, soit alors de la même manière que sur Department Of Apocalyptic Affairs. Rien de bien neuf en soi mais son effet est toujours garanti.

 

Pris dans son ensemble, on peut voir 12 Winter Moons Comes The Witches Brew comme le fils dégénéré de Fleurety et d'Oranssi Pazuzu, un Metal tordu et psychédélique. Les morceaux sont longs et répétitifs, propres à la plongée en transe de l'auditeur, mais en conservant ce côté malsain qui lui fait regretter d'avoir mélangé champi et LSD. La musique d'Arkheth surgit et se développe comme une hallu, sans cesse changeante, protéiforme, criarde, angoissante, à l'image de la pochette du disque. Le travail des claviers est à cheval entre Black Atmo Black Sympho mais souffre des problèmes de mise en son évoqués plus haut. Et quand le chant clair se fraye un chemin dans les volutes de cette soupe primordiale, cette dernière rappelle Grutle Kjellson (Enslaved). Le résultat final est certes pas ce qu'on peut qualifier d'avant-garde, mais devra tout de même ravir l'amateur comme moi de Metal extrême expérimental et aventureux.

 

photo de Xuaterc
le 26/04/2018

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