Bad Brains - Bad Brains

L'origine du terme hardcore est incertaine, quand bien même le combo canadien D.O.A. rendit le terme officiel avec le titre de son album de 1981 : Hardcore '81.

Pourtant, on s'accorde à dire que trois groupes furent cruciaux pour son apparition et sa distinction du Punk : Black Flag, Minor Threat et Bad Brains.

On pourra trouver moult mots décrivant les origines de ces derniers sur le net donc je vais vous les épargner. L'important avec ce skeud intemporel, éponyme, fondateur, est qu'il respire encore, 37 ans après, un vent de folie furieuse et de rage parfaitement maîtrisée.

Au moment de sa sortie, il fut considéré comme le plus rapide du monde. Un record largement pulvérisé depuis. Mais sa fougue demeure inégalée.

En effet, la dinguerie absolue de HR au mic et le talent de Dr Know à la guitare valent tous les pits du monde, organisés par des gros blancs tatoués de la tête aux pieds. Tornade de balayettes-manchettes avec descente de coude sur la tronche depuis la troisième corde, "Don't Need It" (putain de batterie de maboule tenue par Earl Hudson), "Attitude" et "Banned In DC" se posent, à jamais, en maîtres étalons d'une jeunesse cramée, où le chaos était un style de vie.

Ce qu'était le HxC, donc.

Et Bad Brains ne serait pas une légende totale si des morceaux de Reggae-Dub comme "Jah Calling" ou le magistral "Leaving Babylon" ne portaient pas la contestation au milieu d'une sphère enfumée et dreadlockée. "I Luv Jah" est alors en un hymne rasta absolu, calmant un "Fearless Vampire Killer" ayant tellement inspiré Mike Muir sur les premiers Suicidal Tendencies. "Right Brigade" et son intro sautillante ne prépare en rien, aussi, à la possession vaudou qui s'empare alors des soli de Know et des vocaux de Human Rights...

Cet album éponyme est une claque, un monstre, un chef-d’œuvre d'une portée historique définitive.

C'est tout.

Crom-Cruach

le 13/10/2019