Baest - Danse Macabre

Chronique CD album (33:38)

chronique Baest - Danse Macabre

On ne sait pas encore trop si c’est le Gilet Jaune Metal ou le Post-Crossover Symphonique qui va buzzer en 2019. Par contre ce que l’on sait déjà de manière certaine, c’est que le revival Swedeath aura été un peu moribond en 2018. Alors certes, du côté des anciens on aura vu passer un nouvel album d’Unleashed – mais bon, en l'occurence il s'agit plus de drakkars et de pillages que de marais et de zombies dans ce cas de figure. Certes, on a pris du bon temps avec les derniers Sentient Horror et Crawl. Certes, certains des patrons de la scène comme Demonical et Wombbath ont proposé du nouveau matos tout à fait potable. Mais ce n’est pas comme si cette micro-scène avait fourni le gros des frissons qui nous ont fait vibrer durant l’année écoulée. Autant la scène Death old school au sens large est encore assez prolifique, autant les disciples de Sainte HM-2 semblent un peu dépassés par les événements. Pourtant les gros labels – souvent en retard d’un train – continuent de mettre des billes dans cette niche, comme Metal Blade qui a parié sur le poulain Lik… Ou Century Media qui, de son côté, s’est doté d’une jeune cigale danoise qui aura dansé tout l’été: Baest.

 

Et pour l’un comme pour l’autre, le constat est sensiblement le même: c’est fin, ça se mange sans faim, mais ça ne va pas non plus provoquer de nouvelles vocations. Pourtant on ne pourra pas se moquer du label allemand en prétendant qu’il a mal cerné son jeune pur-sang: la description de celui-ci met effectivement dans le mille en brandissant l’influence de Bloodbath (ainsi que de Grave, Entombed, et Dismember, oui oui, merci les gars, on a compris de quoi ça cause hein…), tout en n’omettant pas de mentionner les quelques réflexes purement morbidangeliens de certaines de ses compos. Mais dites voir, depuis quand les labels font le boulot à notre place? D’habitude ils sont juste censés pondre un For fans of Pantera, Metallica, Death and Mastodon censé ratisser le plus large possible! S’ils commencent à décrire au plus juste la musique qu’ils proposent, on va finir par pointer au chomedu nous autres…

 

Sur les 2 premiers morceaux de l’album, le constat est sans appel: il ne s’agit pas là d’un Swedeath foufou encore largement boosté au Punk, non. Le tempo est réfléchi, les détails mûrement pensés, le growl profond: on parle ici du Swedeath à pleine maturité de Nightmares Made Flesh, mais avec le grizzli Åkerfeldt au chant. Et si les Danois n’écrivent pas là les pages d’un nouvel évangile, le résultat est néanmoins sacrément plaisant. Le morceau-titre coule lui aussi de manière tout à fait agréable, mais en s’éloignant encore un peu du Swedeath pour rester dans les confortables eaux d’un Death scandinave mélo mais couillu, un peu comme ce que pouvaient offrir les Decameron, Hypocrisy, voire Edge of Sanity sur « Of Darksome Origin ». Puis le moteur commence à tousser quand on arrive aux abords de la morne plaine s’étendant de « Altra Mors » à la pause acoustique « Ritual ». Pas que les titres soient franchement mauvais, mais quand même assez quelconques, sans rien de notable qui justifierait un achat compulsif. Puis, de « Vortex » jusqu’au bout de cette grosse demi-heure de musique, on sent que l’écriture commence à devenir un poil plus torturée, moins directe, rampante parfois, et à contenir quelques-uns de ces trémolos qui témoignent de la présence du Malin. Trey Azagthoth, es-tu là?

 

Danse Macabre est donc un album honorable, voire même pourvoyeur de délicieux picotements. Les compos y sont travaillées, le batteur n’est pas un branque qui se contente de variations autour du D-Beat en prenant bien soin de ne jamais franchir la frontière de Blastbeatsland… Mais il manque ce petit je-ne-sais-quoi qui allumerait véritablement le feu aux poudres de l’enthousiasme. Why Not/10, donc, mais pas plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du Swedeath réfléchi, qui lorgne vers les 2 premiers Bloodbath, avec en bonus une pointe de Morbid Angel en fin d’album. La formule est assez sexy… Mais il manque à Danse Macabre un peu de cette folie et de ce génie qui donnent – « parfois », ce n’est pas non plus dans nos habitudes – envie de courir tout nu dans la gadoue, une tronçonneuse à la main.

 

photo de Cglaume
le 07/02/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/02/2019 à 11:32:06

Il est sympa le Danois, il est sympa. Mais il s'oublie vite...

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