Broken Down - The other shore

Chronique CD album

chronique Broken Down - The other shore

J'faisais pas le fier quand j'ai mis en ligne la chronique (sévère) du premier album de Broken down.

J'faisais carrément la gueule quand j'ai vu que le bonhomme derrière ce one-man band sortait un 2nd album.

Mais il faut une sacrée paie de bollocks pour non seulement faire un album tout seul, rester motivé malgré les critiques difficiles (parce que je n'avais pas été le seul à avoir ce méchant sentiment). Il faut aussi être carrément cramé pour renvoyer un album dans l'attente d'une chronique.

 

Du coup je m'y colle. Pas seulement par respect pour la démarche couillue : parce que "The other shore" est la preuve qu'à force d'entraînement, voire d'entêtement, on s'améliore.

Je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'un très bon album, mais là où son "premier crachat" pêchait, Jeff Maurer semble s'être sérieusement attelé à corriger tout ce bordel et rendre le truc un peu plus propre et travaillé.

La première bonne nouvelle vient de la production à double tranchant : d'un côté elle est imparfaite, un peu brute, mais elle a aussi ce côté artisanal presque charmant qui colle bien aux ambiances indus de cet electro-metal parfois froid.

L'autre gros travail est vocal, avec des expérimentations parfois bancales (avec des changements de tons brusques et des lignes pas toujours justes ou un chant "blackeux" très moyen), mais on est loin du chat qui semblait roter dans la gorge sur le premier album. 

Enfin, musicalement, c'est une excellente surprise.
Jamais prétentieux dans sa démarche, loin des désirs d'éclater des bijoux techniques, le bonhomme de Broken down s'échine à proposer des ambiances...et ça marche carrément bien en quelques notes de piano, avec quelques petits sons, une grosse guitare grésillante ou lourde et des paroles lâchées avec un ton soit lié à l'indus ou carrément un côté hip-hop.

En jouant sur les rythmiques, les sons, Broken down explore bien des genres musicaux. Si la demi-heure n'est pas toujours folichonne, on est très loin du premier album mal dégrossi. Progressivement se dessinent les contours d'une musique qui s'efforce de toucher plusieurs univers en se jouant des étiquettes.

"Persévérance est mère de réussite" disaient mes profs. Finalement, y'a moyen que ce ne soit pas une connerie.

photo de Tookie
le 28/09/2016

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