Bukowski - Amazing Grace

En partant avec pour patronyme Bukowski, les parisiens ne partaient pas vraiment du bon pied avec moi. Si c'est de l'intellectualisme primaire c'est quelque chose qui m'agace sérieusement...

Puis je ne suis pas un fan absolu des mecs pour l'image qu'ils m'ont renvoyés notamment dans leurs interviews (filmées ou écrites)...

 

Et même si l'humanité compte beaucoup dans l'appréciation d'une musique trop confidentielle comme la notre, il faut avouer qu'à l'écoute d'"Amazing Grace", je n'en avais plus rien à foutre de l'image bien trop hâtive que je me faisais des bonhommes derrière les instruments.

Ils pondent là un très bon album de stoner/rock.

Aidés par un son totalement irréprochable (équilibré / effets parfaits) qui met en valeur d'excellentes compos, quelque chose de trés positif se dégage de ces trois quarts d'heure.

 

Le groupe aura l'étiquette stoner-rock collée au dos, mais il n'y a pas que ça.

Il y a avant tout une grande spontanéité dans cette musique: un contenu simple, direct mais paradoxalement travaillé et ne manquant pas de finesse.

Ne pas confondre finesse et douceur comme sur "Fishing day" qui est un titre qui vient s'intercaler entre une grosse bombe ("Mysanthropia" entre rock et hurlements) et la bombe à retardement qui explose après 2min (qui sonne comme un tube) "Share my sacrifice".

 

Sinon dans l'ensemble ce gros rock qui peut basculer et prendre des allures stoner ("Bro, you save me" sur les couplets) doit sa réussite à l'énergie d'un trio : 

-Un batteur au taquet : pêchu de bout en bout.

-Des riffs et quelques soli de guitare parsemés sur certaines pistes qui ne trainent pas. Des riffs qui peuvent aller jusqu'à avoir des empreintes quasi-métalliques ("My name is Kozanowski") 

-Une basse qu'on entend plus que correctement qui apporte cette lourdeur et un gros rythme.

-Un chant parfait. Et c'est bien là le point fort du groupe : s'il est rocailleux, chaud, tape dans les graves ("Long cold winter"), il peut aussi se poser (on retrouvera tout cela dans "Shaggy dog story"), il est porté par des lignes on ne peut plus accrocheuses.

Des refrains qu'on bafouillera en yaourt après quelques écoutes, des airs qu'on est capable de fredonner en peu de temps avec malgré tout cette puissance du rock derrière tout ça.

Un mélange (quelques passages savoureux sur "The charge song") si rare qu'on l'apprécie vraiment à sa juste valeur.

Si certaines tentatives me laissent un peu perplexe : un son de clavier futuriste, quelques syllabes sans sens en guise d'outro, l'ensemble est fort bien fait et se termine par une acoustique qui, si elle était chantée par un texan n'aurait pas été aussi bonne...

 

On ne se lasse pas d'"Amazing grace" je vous le garantis.