Cancer - Shadow gripped
Chronique CD album

- Style
OSDM - Label(s)
Peaceville Records - Sortie
2018
écouter "Ballcutter"
NON ?
Mais si !!
Autant causer de phénomènes paranormaux avec le retour des Rosbifs de Cancer. De revenants donc. Voire d'esprits frappeurs.
Surtout que Spirit In Flames en 2005, avait fait autant d'effet qu'un pet de nonne au fond d'un bordel de Calcutta. Comprendre que ce fut une grosse daube enterrant le groupe sans rémission.
Comme quoi tout peut arriver. Sérieux.
Et c'est là que j'allais placer une blague d'actualité sur Vincent Lambert alors que j'écris cette chronique. Mais ça aurait été de très mauvais goût.
D'entrée, la pochette du dernier Cancer, renvoie à une autre époque. Comme un peu tout dans cet album en fait. La prod un peu sourde de Simon Eferney, le mid tempo omniprésent, le chant grondant à la Willets, les influences, tout patauge dans le monde d'avant. Un monde primaire voire primitif, rustre et belliqueux. Cool !
"Shadow Gripped" m'a d'emblée fait frétiller l'oreille interne, donc. Back to Basic serait un slogan parfait pour décrire la plaque. Le bouillon est épais, s'agitant autour de riffs massifs et d'ambiance de vieille crypte baignant dans 20 cm de boue. Les soli font aussi le job sans se la jouer démonstratifs.
On n'est pas bien Tintin hein ? dirait Pascal Sevran s'il n'était pas... mort.
"Garotte" aurait presque la puissance d'un Bolt-Thrower en moins sexy tout de même. Quant à "Ballcuter", avec le petit featuring de Anders Nyström de Katatonia, il attaque jusqu'au cœur de la meule tel une équipe de béhourd polonaise complètement beurrée (truisme).
Bon alors, faut avouer qu'à partir de "Organ Snatcher", on a vite pigé que la variété ne sera pas de mise ici.
Deux incartades efficaces thrashisantes "The Infocidal" et "Thou Shalt Kill" brassent tout de même un peu le brouet et évitent qu'il ne fige en faisant une pellicule de saindoux à sa surface. Car "Shadow Gripped Crime So Vile" s’enlise dans sa routine et sa longueur.
La fin de la plaque reste alors un peu sur l'estomac comme une troisième tournée de choucroute garnie, en terrasse, par 40 degrés à l'ombre.
Épais et carré, Shadow Gripped est au final un écho féroce de l'Ancien Temps : l'époque de ceux qui commencent à perdre des dents.
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