Zeal And Ardor - Wake of a Nation (EP)

Chronique CD album (17:05)

chronique Zeal And Ardor - Wake of a Nation (EP)

Plus de soixante ans après les luttes pour les droits civiques, la situation de la population noire n’est toujours pas enviable, des deux côtés de l’océan Atlantique. Les exemples sont chaque jour plus nombreux. Malheureusement, cela fait des années que cela dure, et vu de l’extérieur, malgré certaines avancées notables (la présidence d’Obama par exemple), le chemin à parcourir reste long et semé d’embûches. On ne peut pas dire que les quatre années passées aux États-Unis aient montré un progrès, au contraire. Vu d’un point de vue d’un metalleux européen, la sortie du silence de Body Count à l'initiative d'Ice-T n’est pas un hasard. Ce n’est pas pour rien qu’en 2017, il rappe en ouverture de « Black Hoodie »

All these people out here,

Trippin' off of police brutality,

Like this shit is something new.

Gimme a fucking break,

I been talking about this shit for over twenty years,

And now you can kill a motherfucker,

Just because of how he's dressed,

Are you fucking serious?

 

Mais la défense des droits de la communauté afro-américaine n'est pas l'apanage des rappeurs, ou d'artistes plus mainstream comme Ben Harper (« Like a King »). Les artistes de la scène Metal Extrême peuvent aussi avoir une conscience politique dans ce sens. C’est le cas de Manuel Gagneux, l'homme derrière Zeal and Ardor, new-yorkais installé en Suisse. Un album était prévu pour l'année prochaine, mais les événements récents l'ont incité à réagir plus tôt et à publier un EP. Les titres des chansons, ainsi que la pochette, ne laissent planer aucun doute : »Tuskegee », « I Can't Breathe », « Trust No One »... Il est bien évidemment dédié à Michael Brown, Eric Garner, George Floyd et aux innombrables tués anonymes, et les revenus généré par le single « I Can't Breathe » sont reversés à des œuvres.

 

Les six titres livrés ici sont plus cohérents, partent moins dans tous les sens comme cela pouvait l'être dans le passé, tout en incorporant des éléments venant de styles variés (Trap, Electronica...). L'humour omniprésent sur les deux premiers albums a disparu pour laisser la place à une rage sourde qui va au delà de la pure radicalité de la musique. Manuel Gagneux est en colère, il est horrifié, et son Art s'en ressent, bousculant, plus que dans le passé, violemment les préjugés, les codes.

 

Wake Of A Nation (titre qui fait certainement référence au nom du film hautement raciste The Birth of a Nation), est un EP iconoclaste et donc essentiel.

 

 

 

PS: J'avais commencé à rédiger cette chronique avant d'apprendre les évènements du studio d'enregistrement du XVIIè arrondissement de Paris.

 

photo de Xuaterc
le 23/12/2020

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 23/12/2020 à 09:16:51

J'ai bien apprécié cet EP également, comme tu le dis, je le trouve assez cohérent.

Seisachtheion

Seisachtheion le 23/12/2020 à 14:15:19

Très belle pochette !
Construction des morceaux un peu trop linéaire, mais ce mix de sons, de riffs, et de chants détonne ! 

Freaks

Freaks le 31/12/2020 à 09:01:21

De manière générale l'utilisation des tonfas c'est sans équivoque..  ;) Je les ai même pas calculé au début :p

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