Closet Disco Queen - Closet disco queen
Chronique CD album (40:00)

- Style
Math-rock ténébreux - Label(s)
Hummus records - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
L'optimisme du premier morceau "Hey sunshine" laisse supposer que Closet disco queen est un duo de math-rock assez "commun".
Guitare / Batterie, on connaîtrait presque la chanson si seulement le lumineux titre d'ouverture n'était pas unique.
"What's your 20 ?" noircit l'univers du groupe en 3 minutes. Une piste à part, totalement ambiante, loin de faire de l'électricité mais qui installe une atmosphère brumeuse. Une belle amorce pour la demi-heure suivante.
30 minutes qui font de CDQ un groupe de math-rock un peu différent des autres.
Bien que parfois virevoltant, à l'image de ses confrères d'étiquette musicale, les deux camarades se distinguent par cette faculté à raconter des histoires sans ouvrir la bouche.
Un récit sans mot...sans sourire non plus ! La tonalité est grave, le rythme ne s'emballe pas pour éclairer le morceau : il l'agite, rien de plus.
Il y a bien quelques instants où le duo se veut plus jouasse ("The shag wag") avec des tonalités calées entre le rock barré actuel, le R'n'R et les 70's.
Parce que Closet Disco Queen a ce petit truc "d'insaisissable". Sitôt moulé pour une case musicale, il se déforme et va explorer d'autres sonorités.
Avec ce disque aux 100 rythmes (et presqu'autant d'ambiances), les suisses s'attaquent à des univers plus blues sur la fin de ce disque.
Là encore, pas question de faire ce qui a été fait à de maintes reprises. Sans s'encombrer de multiples artifices, le duo s'attaque à du rock / stoner psyché, du rock'n'roll, des sons 70's : tout y passe. Sa grande force : démonter, détruire, casser. À deux, au-delà de la contrainte 'humaine".
Démonter, détruire, casser les structures. Avec ses titres allant de 3 à 5 ou 9 voire 11 minutes, CDQ cherche à perdre l'auditeur dans des morceaux à l'écriture labyrinthique. Bien que chaque piste soit identifiable, bien personnalisée, ce disque se prend comme un tout dont les méandres se découvrent au fil du voyage.
40 minutes c'est à la fois court et largement suffisant pour aborder la richesse de cet enregistrement qui, malgré ses complexités, sent étrangement la spontanéité. C'est à la fois brut et propre mais aussi lisse et rugueux, dense et respirable.
Une oeuvre qui n'est pas celle de deux puceaux, mais de deux bonhommes bien calés (aux glorieuses expériences) qui se sont simplement bien trouvés.
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