Death Agony - Desiderata (A Devastating Revelation)

Chronique CD album (52 mn)

chronique Death Agony - Desiderata (A Devastating Revelation)

Avec ma p’tite expérience de chroniqueur – avec ma quinzaine de contributions, autant dire que je suis encore un gros puceau de la chro… –, je me demande toujours ce que recherchent les lecteurs de notre webzine :

 

- Ne s’intéressent-ils rien qu’à la musique et à la qualité de la prod’, en se battant complètement les noisettes du chemin, souvent perclus d’embuches, que représente la sortie d’une biscotte ? Seul compte le résultat final, bordel !

 

- Et/ou ont-ils besoin, à rebours, de connaître le parcours et les étapes de chaque album pour en apprécier le sens et le contenu ? Seule compte l’aventure humaine, foutre Dieu ! Et, dans ce cas-là, leur parler d’un superbe riff brise-nuque à 3 mn12s du 3e morceau ou d’un roulement génial à la double dès l’entame du 8e, ben – comment dire ? – ils s’en tapent le cul … !

 

Navré pour les lecteurs qui se reconnaitront dans le premier portrait, hâtivement dressé il est vrai, car le sens du dernier album auto-produit de Death Agony intitulé Desiderata (A Devastating Revelation) ne peut être compris, sans avoir à l’esprit l’authentique chemin de croix que sa sortie a représenté.

 

Ce groupe de Death old school et thrashy, originaire de Maubeuge dans le 5.9., existe depuis 2005. Leur précédent et premier album Carcinogenic Memories date déjà de 2012, où il nous proposait un Death inspiré de groupes comme Behemoth, Obituary, Six Feet Under (beaucoup), Slayer ou Vader. Du classique. Le résultat final était efficace, basique, quoiqu’un peu linéaire, me faisant alors fermement penser à une autre formation française, Kristendom, que j’ai apprécié pour des raisons complètement inexpliquées il y a plus de quinze ans maintenant.

 

Le second album semble être prêt depuis trois ans au moins, mais c’est alors que tout est devenu « douleur », « incertitudes », « désillusions ». Vous allez m’dire : ça colle bien avec le nom du groupe ! Mouais…. La mise en place à l’été 2016 d’un financement participatif sur une site bien connu de crowdfunding – chut chut pas de marques – ne couvre alors que 10% des fonds nécessaires. Loupé ! La recherche d’un label échoue (ce sera donc du self-release). En fait pas tout à fait, puisque Xenokorp accepte malgré tout de donner un coup de main à Death Agony dans la distribution et la com’ et d’ailleurs, sans lui, cette chro n’aurait peut-être jamais vu le jour… Il nous vend un Death « phantasmagorique » et « énigmatique » porté par la qualité du travail de mastering – bien réelle – mené par Rémi "Boy" qui a déjà bossé avec Doctor Livinsgtone, Sektentum et Gojira. Décidément, ce label fait du bien en ce moment à la scène musicale extrême de l’hexagone, en plaçant sous son giron de (très) bonnes formations à l’instar d’Otargos, Ataraxie, Gronibard et surtout Ad Patres, dont le dernier opus est une espèce de bestiasse maîtrisée que j’ai surkiffé de bout en bout.

 

Prévu en janvier 2019, Desiderata (A Devastating Revelation) sort finalement deux mois plus tard. Ouf ! A y est, ils ont tenu ! Cette « douleur » a clairement nourri le projet musical. Laissons la parole à Matthieu P., guitariste-chanteur, seul rescapé du line-up originel : « Cet album conceptuel vous plongera, au fil de ses 11 titres, dans une chronique fondée sur le conditionnement à la mort dans l’existence ; ou comment cette dernière, par les expériences de vie, l’héritage psycho-généalogique et le caractère propre de notre personnalité, nous conduit progressivement à chercher une libération dans l’annihilation de soi. [C’est] non seulement, une exploration musicale, mais également une exploration lyrique. »

 

Malgré un essoufflement à l’occasion des réécoutes, l’efficacité et l’homogénéité sont les traits distinctifs d’ensemble de ces 52 minutes qui passent plutôt crème, avec notamment un growl classique, mais maîtrisé. Notons d’ailleurs la p’tite gourmandise : le feat avec Max Otero, frontman de Mercyless, sur les trois bonnes minutes de "Massacre". L’auditeur a droit sans surprise à de bons tabassages standards, où la violence prédomine au moyen de riffs bien ciselés ("Too Late For Innocence", "The Silence of the Dead" qui aurait pu/dû sans doute s’arrêter après 1 mn 40s, "My Own Funeral" en son cœur ou "Entering the Room of the Two Maats", du Six Feet Under pur jus). Des coupures rompent par instant ce Death/Thrash d’école, au profit de passages plus mid-tempo rendant le jeu de basse plus groovy ("Burial", entame de "My Own Funeral"). Le groupe a choisi de déployer des compos plus longues dépassant les 7/8 mn ("Catalysing Perpetual Anguish" et "Heading the Symphony of Death") : la prise de risque n’a pas forcément été payante, avec un manque probant d’originalité, surtout dans les segments un peu plus Doom du dernier morceau. Ce défaut revient à d’autres moments, comme à l’écoute du moyen "Eulogy of a Tragedy". Mais rares sont les réelles déceptions.

 

En toute honnêteté, Desiderata (A Devastating Revelation) peut difficilement dépasser les 7 /10, mais l’envie d’y rajouter quelques dixièmes est forte, trop forte en fait, car l’abnégation dont a fait preuve ce quartet pour proposer son album au public est assez remarquable. Sans doute conscient des handicaps à présenter une musique très/trop attachée aux années 1990 (deux albums en quinze ans d’existence, c’est fort peu), Death Agony souhaite démonter dans le même temps ses lignes de force et aller désormais de l’avant. « Coûte que coûte »… 

photo de Seisachtheion
le 12/08/2019

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 12/08/2019 à 11:56:48

À mais moi aussi j'aime bien Kristendom !!!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/08/2019 à 17:03:06

Ben moi j'aime bien Doctor Livinsgtone, Sektentum et Otargos

NA !!

Seisachtheion

Seisachtheion le 12/08/2019 à 19:15:54

Et mes méritants chtis gars du nord, on en parle ou bien ?
;)

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