Decibelles - Pedro Joko

Chronique CD album (21:47)

chronique Decibelles - Pedro Joko

Ha, le rock’n’roll de filles ! Comme un vieux fantasme dans un monde testostéroné de vieux rockers (que nous sommes) ! On en oublierait presque que les filles savent aussi faire du bruit. Bon certes, il y a eu Kim Gordon, D’Arcy Wretzky (argh!), L7, The Donnas, Queen Adreena et même X Syndicate en France (entre autres, je vous passe les innombrables groupes fabriqués de toutes pièces par des producteurs ricains libidineux). Mais le fait de ne voir que trop rarement un gang de filles s’énerver ainsi devant des micros ferait il passer le moindre accord de puissance comme bénédiction ?

 

On avait déjà parlé du précédent opus des trois grenobloises dans votre webzine musical préféré. C’était il y a 3 ans et force est de constater que les Decibelles en ont fait du chemin ! Car oui, on en avait cassé du bois sur leurs petits dos ! Mais dès la première écoute, Pedro Joko a quelque chose d’imposant par sa maîtrise. Là où leur EP péchait par immaturité, on trouve dans cet album une véritable densité qui oscille entre un pop punk sous speed et un post-punk rageur.

Vous l’aurez compris, on ne révolutionnera pas le monde musical aujourd’hui ! Mais la musique quasi adolescente des Decibelles, avec son chant lead criard à l’accent so frenchy et ses parties basse-batterie ultra-basiques, a quelque chose de radicalement efficace. J’en veux pour preuve les titres « Bull Murray » et « Bloody Bloody Whoofy Scuzzy », les deux potentiels tubes de cet album. On imagine très bien les kids adhérer tout de suite à ce mélange de naïveté et d’hédonisme. La formule du power trio s’assagit sur la ballade « Sunday Feelings » comme pour mieux contrebalancer les brûlots punk’n’roll que sont « Pedro Joko » et « The End Of A Reign ».

 

Le travail fourni sur l’album révèle un vrai potentiel pour la composition de titres rentre-dedans, loin des standards parisianistes des groupes à franges, suivez mon regard… On aurait certes attendu moins d’empilement de clichés de la part d’un tel opus, mais il émane de Pedro Joko une fraîcheur toute revigorante qui ferait presque penser qu’en France, on n’est pas si attardé que ça en matière de rock’n’roll. Decibelles accouche donc d’un album qui leur ressemble : ludique, racé et direct. C’est déjà pas mal pour trois demoiselles d’à peine vingt piges ! À n’en pas douter, elles n’ont pas fini de vouloir remuer la casbah en sautant partout…

photo de Geoffrey Fatbastard
le 15/02/2011

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