El Royce - What You See Is What You Get

Chronique CD album (33 minutes)

chronique El Royce - What You See Is What You Get

Vous savez, des fois, à la manière des vieilles casseroles de mamie, on adhère au fond mais beaucoup moins à la forme. Et je vous parle encore moins du moment où il faut faire la vaisselle. Vous me suivez ? Non ? Tant mieux, moi non plus...

 

Bref, quand je me suis mis à écouter le dernier album des quatre nantais de El Royce, je n'ai pas trop su quoi en penser. Un peu comme quand on est étudiant et qu'on cuisine tous les restes du frigo dans cette fameuse casserole de mamie. J'appelle ça la poupoute. C'est bon, ça se mange, mais le mélange n'est pas heureux. En même temps, quand on est étudiant, les critères gastronomiques sont assez bas, tant qu'on n'a plus faim et qu'on ne finit pas aux urgences. Vous me suivez? Non? Tant mieux, moi non plus...

 

Il n'empêche que le mix proposé sur What You See Is What You Get ne manque pas d'épices. Avec une imagerie bien rock'n'roll avec des têtes de mort et une ambiance moite de bar perdu dans le désert, le power rock de El Royce se veut incisif, direct et puissant à l'instar des Flying Donuts. Officiant dans un registre oscillant entre heavy rock et punk, on voit clairement dans quel univers le groupe compte nous emmener. Peut-être même d'un peu trop loin, malheureusement. Du coup, les surprises se font rares, voire même inexistantes. Une fois passée l'intro, le titre « No Cure » pose les schémas d'une musique qui finit par trop se répéter. N'est pas Guns N' Roses ou Fu Manchu qui veut. Au risque même de basculer carrément dans le hard FM sur « Something In The Air » ou « Raise The Heat ». Le chant rauque (très kilmisterien) est très vite limité par l'absence de construction mélodique des morceaux. Les arrangements basse-batterie vont certes à l'essentiel, mais la production et le mixage ne permettent que trop peu de les mettre en avant. Les guitares, à défaut d'être grasses et fuzzy à souhait comme sur « Sister Lies » ou « Can't Let It Down », deviennent rapidement agressives et sous produites. L'émulation de gros amplis ricains a aussi ses défauts: ça devient tout de suite reconnaissable.

 

Même si certains titres marchent plutôt bien, ce disque qui devrait nous laisser de bons gros fat riffs en tête ne donne qu'un goût d'inachevé. Comme si la poupoute de mamie avait dû être mangée plus vite que prévu pour cause de grosse fringale, What You See Is What You Get manque de saveur pour pouvoir repaitre son auditeur. Tiens, il reste des pâtes, quelqu'un en veut?

photo de Geoffrey Fatbastard
le 23/03/2011

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