Acid King - Busse Woods

Chronique Vinyle 12" (45:52)

chronique Acid King - Busse Woods

Acid King, rien que ça. Le nom résonne comme des soirées où l'ecstasy n'avait pas encore remplacé le LSD, et où la période était à la recherche de l'hallucination ultime. C'est l'époque dorée pour ces dealers voisins des sectes de Charles Manson, libres comme l'air et fouettant de leurs cheveux le vent de la côte ouest sur la route 66, chevauchant les destriers de l'époque, Harley Davidson, se complaisant dans l'odeur d'huile mêlée à celle de la transpiration.

 

Ce Busse woods est probablement la meilleure offrande jamais pondue par Lori et ses fans pardon, coéquipiers. Et ils le savent bien eux-mêmes, car à chaque concerts qu'ils font, la moitié de leur set se compose de morceau issu de cet album. Chaque track débute avec un riff qui, bien qu'arrivant de loin comme une rumeur, sait vous prendre les tripes. Mais halte là, les fous du headbanging, les metalleux du Hellfest, ne vous emportez pas : vous ne savez pas ce à quoi vous avez affaire. Déception sera votre avatar si point ne prenez le temps de saisir le propos d'Acid King. Les riffs sont répétitifs, peut être est-ce là l'un des groupes de Stoner qui accentue au mieux la tendance (en nonobstant Sleep et son Dopesmoker), et la longueur ne fait pas partie des soucis de composition du groupe, mais plutôt de leur motivation. Personne ne va vous exciter sur la scène, rien ne vous fera exploser vos cheveux. C'est bien la lenteur, le groove et la longueur qu'il faut observer, en bref prenez donc ça de manière contemplative au lieu de vous échiner les neurones à headbanguer sur tous les styles confondus... Contemplatif, c'est le mot : avec un peu d'aide, le roi de l'acide vous aidera à mieux contempler ces nappes distordues.

 

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que cet album délivre un son formidable, un fuzz rondouillard qui n'a ni début ni fin et qui sournoisement sévit dans vos cages à miel. La voix de Lori, claire et lointaine, remplie d'échos et de réverbération, survole allègrement les longues marées de distorsion qui coulent dans cet album. La batterie quant à elle se la joue tribal, ce qui donne le change par rapport aux guitares qui sont plutôt monolithiques dans leur placement. Ainsi, tout le groove d'Acid King sort de la batterie, qui tempête sur ses fûts et devient donc l'instrument le plus dynamique du groupe.

 

C'est au crépuscule de ce disque que mon coeur s'emporte et vibre pour cet hymne, l'homonyme Busse woods, entièrement instrumental, dont la mélodie et l'expression sait trouver un chemin qui fait honneur au genre en faisant fi des standards classiques. Ce doux larsen mêlé à ce riff a de quoi vous renverser, surtout lorsque l'intro s'enchaîne sur le vif du sujet, qui ne manque pas de vous faire planer très haut, d'un coup d'un seul.

 

 

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photo de Carcinos
le 09/09/2012

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