Fake Off - Boréal
Chronique Maxi-cd / EP (18:13)

- Style
Hardcore Mélo les tripes à l'air - Label(s)
Don't Trust The Hype Recordz - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Electrik Box Studio
- écouter via bandcamp
Ne connaissant pas encore Fake Off, j'aborde cette chronique vierge de tout a priori. Mon objectivité n'en sera que renforcée. Ma méconnaissance du sujet peut à la fois être interprétée par mon manque relatif de Background – Auto-stigmatisation et Ineptie - ou bien par le fait que Fake Off sortait ce Boréal, il y a déjà près de trois ans. Pas si grave, chez CoreandCo on a le sens du devoir et la noblesse du Mea-culpa.
A mon grand regret, je suis donc passé à coté d'un groupe qui a su me prendre aux tripes. Ce Boréal des Lillois est en effet d'une très grande qualité et n'a absolument rien d'anachronique. Tout d'abord, ce qui frappe en première instance, c'est le niveau d'élaboration des boucles mélodiques, qui sont à l'évidence remarquables. Il faut croire que la scène Lilloise, avec son institution Tang en tête de proue, semble particulièrement marquée par ce type de Hardcore. Un Hardcore moderne qui fait la part belle à des arpèges sensibles et à des mélodies flirtant très souvent avec des aiguës indispensables à l'accentuation Mélo des compos. Les deux guitares de Fake Off se la jouent complémentaires et harmonieuses, tant dans leur puissance quand les accords tombent de haut, tant dans leur délicatesse quand ça chatouille les cordes. Bref ! Dans mon top 5 on retrouve « Thundra » qui, le temps de ces quelques arpèges introductifs nous replonge succinctement dans un Emo très fin 90'. Les 5 intenses titres de Boréal s'enchaînent très bien pour malheureusement nous laisser un peu sur notre faim. Allez les Nordistes !! On se remet au charbon... Humour socio-politiquement détestable mais qui ne mine pas (T'as compris) pour autant son homme car écologiquement passable.
Sur tous les titres, le chant est maîtrisé sans pour autant perdre de vue l'émotivité brute. Une émotivité palpable durant ces 18 minutes de pure jubilation Hardcore. Rien de tel qu'un chant qui sort un peu de la technicité comme chez Fake Off, et qui se retrouve souvent en bout de course pour ne laisser transparaître que la couleur fragile des sentiments. Souvent dans le Hardcore, les fins de phrases au chant laissent d'avantages entrevoir la fragilité et l'émotivité des Frontmans, à la différence des attaques de phrases qui elles sont beaucoup plus orientées vers les idées de puissance et de contrôle. La sincérité, si violente soit elle, se trouve toujours dans les états limites, lorsque sonne le temps des crises et des ruptures. Chapeau bas vraiment pour le Lead au chant qui sonne juste, est presque toujours sur le fil et empoigne vraiment de part sa sensibilité autant que de part sa hargne. Pour les idées littéraires et politiques, les membres de Fake Off semblent toujours adopter une vision très naturaliste du Monde. La série de titre choisie sur Boréal parle d'elle même : « Forest », « Prairie », « Artic »... Il était déjà question à la sortie du dernier Fake Off, Climatic Acidents, Landscape-Making, de mettre en avant des préoccupations de ce type. A la différence de Anteros qui privilégia une approche beaucoup plus Post-Hardcore pour illustrer son affection pour l'environnement, Fake Off rentre clairement dans le vif du sujet, en mobilisant la virulence du Hardcore mélo. Le traitement des thématiques naturalistes des Lillois se veut beaucoup plus agressif et vindicatif comparé aux Espagnols qui eux ont préféré privilégier un traitement plus contemplatif et esthétisant de la chose. La vitesse d’exécution des morceaux, les chœurs scandés et mobilisés à juste titre, l’ardeur du chant etc,. en somme le caractère plus Raw-Punk de ce Boréal semble confirmer cette impression. Voilà, j'en ai fini pour cette séance de rattrapage. Fake Off c'est du très bon... et pour celles et ceux qui n'en conviendraient pas et bah FUCK OFF !!
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