Firespawn - The Reprobate

Chronique CD album (42:57)

chronique Firespawn - The Reprobate

Jour J, ma pomme, 40°, fièvre: « Excellent! Un promo émanant d’un All-Star band avec du Entombed, du Necrophobic et du Unleashed dedans! »

Jour J+1, collègue, 10°, douche froide: « Firespawn? Leur 1er album était une vraie purge… »

Jour J+2 semaines, ma pomme & collègue, 39°, retour de flamme: « Dis, tu déconnes l'ami?! Il déboîte bien comme il faut ce Reprobate!! T'as utilisé des cure-dents en guise de cotons-tiges ou bien?

- Fais voir… Ah ouais! ‘z’ont pris des couilles les loustics! »

Jour J+1 mois, ma pomme, 37,9°, tête froide mais yeux brillants: « Bon, c'est vrai: ‘y a un peu de poussière sous le tapis Reprobate, surtout sur la 2nde moitié de l’album. M’enfin ça reste du lourd! »

 

On arrête là la chronique?

« … C’est un peu court jeune homme! »

OK, on continue.

 

Firespawn, c’est donc une putain de Dream Team, du genre à faire fantasmer le sélectionneur de l'équipe de Suède de Oldschooldeath Ball. Matez le casting: A. « Impaler » (Necrophobic) à la basse, V. Brandt (Entombed A.D.) et F. Folkare (Unleashed) aux grattes, M. Modin (Sarcasm, Skineater) à la batterie et L.G. Petrov (Entombed A.D.) au chant. Autrement dit du gradé, du qui a chèrement acquis ses galons en cramant des tympans par douzaines. Alors forcément, avec autant de pointures à bord, comme vous vous en doutez, le groupe propose un Death… sans la moindre trace de pédale BOSS HM-2!!

 

« Naaaaaaan, tu déconnes? »

 

Du tout.

++ Qui vient ici en quête de Swedeath, rebrousse chemin avec mal aux fesses ++

 

Le Death de nos vétérans est franc du collier, guerrier, grimaçant, massif et anguleux comme un parallélépipède rectangle en béton dans ton faciès patatoïde. On y trouve une grosse lichette de cette simplicité brutale qui rappelle les tâcherons américains, mais aussi cette encolure de bœuf et ce blindage purement polonais. Sans oublier, quand même, de la mélodie blacko-épique semblant émaner d'un Decameron en treillis, voire d'un… Necrophobic. Bah oui, quand même. Et puis lâchons nous tiens: ce côté guerrier parfois mâtiné d’un certain héroïsme, au lieu d’y deviner un Illdisposed from Varsovie, on peut sans doute aussi y voir l’empreinte d’Unleashed. Un tel vécu, on ne s’en défait pas comme ça! Par contre il y en a un qu’on peine à reconnaître: c’est L.G. Petrov. Punaise, le bougre n’est pas content! Difficile de réaliser que c’est le même qu’on a vu balourd, rigolard et passablement éméché arpenter les planches du Hellfest. Il s’est fait refaire le larynx en titane ou bien?

 

N’empêche, comme je le laissais entendre dans l’« introduction », The Reprobate souffre d’une légère asymétrie. Avec une première partie en adamantium renforcé, et une 2e moitié plus poreuse, quoique pas ridicule non plus. A la proue de ce navire de guerre, « Serpent of the Ocean » attaque sur une coulée électroacoustique sinueuse, tel l'aspic qui remonte par la jambe gauche du caleçon (The Left Leg Path!). On accroche direct' à cette entrée en matière vicieuse, qui déboule rapidement sur un morceau aussi puissamment blasté que fièrement orné de viriles mélodies. Les barbares conduisent le tank d’une main et se curent les chicots à la hache de l’autre... Normal quoi. « Blood Eagle » poursuit crânement sur cette lancée, en ré-augmentant tout de même le taux de panzeréine au détriment de la conanlebarbaritude. Puis « Full Hate » décolle à nouveau au firmament des warlords, les muscles saillant derechef au son de mélodies aussi craquantes que la structure en bois du drakkar de papy Elric. « Damnatio Ad Bestias » propose quant à lui quelques belles incantations supplémentaires adressées au dieu Arès, le tout sur fond de tornades Behemothiennes…

 

Puis, CRAC, arrive « Death By Impalement ». Carrément plus plat, plus lourd, loin des ébouriffages véhéments provoqués par les 4 premiers titres. On sent que le centurion commence à avoir la sandale lourde... On reprend espoir face au tir de barrage « General Creed », qui ne laisse aucun prisonnier, aucune miette, aucun plombage en place. Mais la suite confirme que le plus croustillant est déjà passé, avec un « The Whitechapel Murderer » quelconque, un « A Patient Wolf » bien trop tièdement classique… Jusqu’au morceau-titre dont l’ample pesanteur s’essouffle dans un sentiment de déjà vu blasé.  

 

Un EP constitué des 4 premiers titres + « General Creed » aurait clairement mérité ce genre de chronique enflammée qui accompagne l’attribution d’un 8,5, voire d'un 9/10. Mais la semi-efficacité plan-plan de l’autre moitié de la tracklist m’oblige à calmer les pur-sang de l’enthousiasme. Du coup, Bam: 7,5. On ne discute pas, ce n’est pas les soldes: je ne fais pas de prix d’ami aujourd’hui!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: The Reprobate est un manifeste de Death guerrier polono-ricain dont la première moitié déchausse les molaires à la pioche, tandis que la "face B" ne provoque que des sourires polis. Ce qui aurait pu être un EP démentiel n’aboutit qu’à un bon album de Death velu de la chenille... Ce qui est déjà bien sympa, tout compte fait!

photo de Cglaume
le 09/06/2017

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/06/2017 à 13:35:17

Bon alors, à part une déformation manifeste de mes propos (bien que le sens général soit là), d'accord avec tout ça.

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