Grand Final - The Bridge

Chronique CD album (50:16)

chronique Grand Final - The Bridge

Pour ceux qui connaissent et apprécient Dickybird, trio noise-havrais de référence, Grand Final constituera une sacrée surprise et cet album un sacré cadeau tant son contenu, proche bien sur de ce qu'a pu proposer Dickybird, s'avère être de haute volée.

 

Le duo Le Mat/Thieulen, équivalent donc aux deux tiers de Dickybird, s'offrent pour les besoins de ce disque les services de Joe Goldring (Enablers et ex-Swans), partant même enregistrer à San Francisco. De cette association nait un disque... Noise donc, tourmenté, en trompe l'oeil après un morceau d'ouverture presque folk (Shout). L'espace est laissé dans son intégralité à la formule guitare-chant/batterie-percussions et plus encore qu'un power-trio, le binôme normand l'emplit d'une trame à la fois sobre et épaisse, intense et sans aucun ajout superflu ou pouvant desservir l'ensemble. Le chant caractéristique de Doris, aussi sensible que vindicatif, s'associe à cette guitare sournoise, souvent colérique, en d'autres occasions plus menaçantes, en arrière-plan, nous régalant de sonorités jouissives et marquantes, et à la batterie de son compagnon, parfaitement au diapason de l'ensemble, tantôt assénée, tantôt, à l'image de la guitare de Doris, en sous-tension du tout.

 

Il résulte de cela un disque aux treize titres énormes, dont aucun ne peut se détacher. L'alternance des rythmes, le fracas des six-cordes furibardes, les riffs épais (un "Inch Allah" de folie) et le chant chaméléon permettent au duo d'inscrire dans la durée et dans l'esprit de l'auditeur ces morceaux aux allures de standards noise. Sur les formats les plus courts (Pain, mordant et ramassé, Let's talk about me dans la même veine), ou sur des morceaux plus étendus (Where did you go? et ses superbes mélodies vocales, magnifiquement nuancé et tout en retenue, The French People saccadé et entraînant), Grand Final fait preuve de la même ingéniosité, impose la même générosité, la même intensité, selon des déclinaisons différentes mais ayant pour dénominateur commun un rendu irréprochable.

Et sur des titres aux formats assez classiques du point de vue de la durée, l'effet produit est similaire, la qualité ne variant pas d'un iota. Preuve en est, un Happy Lovers aux sautes d'humeurs hallucinantes ou The Serenade is Dead, alerte et de constitution presque "commune", si tant est que l'on puisse employer ce terme s'agissant de Grand Final, en guise de dernier titre.

 

Pour conclure, Grand Final, en "suite" plus que crédible à Dickybird, signe là un grand album ; un de plus à l'actif des labels associés pour l'occasion, qui nous donne d'ores et déjà l'incoercible envie d'en entendre plus et de les voir sur scène, où l'on imagine aisément l'intensité dégagée par les deux acolytes.

photo de Refuse to keep silent
le 23/06/2009

1 COMMENTAIRE

jpl

jpl le 09/01/2014 à 08:01:34

Nettoyez vos oreilles, purifiez votre cœur, pénétrez dans ce sanctuaire noisy, pour y trouver des mineurs de fonds qui se jouent des larsens comme de diamants purs, en suspens. Doris Le Mat, d'aucun diront qu'elle a le blues. Elle est juste cool, une touche précise et inventive. Thieulen, un beat volcanique. Du grand rock. Rare.

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