Box - Cherry Blossoms At Night

Trouver des informations fiables et cohérentes pour vous présenter ce nouvel album de Box, Cherry Blossoms At Night, s’est révélé presque aussi compliqué que trouver une once de tolérance dans le programme d’Eric Zemmour. Ce ne sont ni la fiche promo fournie par le label, ni mon moteur de recherche préféré (avec un nom de groupe aussi générique...), ni Discogs, qui m’ont permis de démêler l’écheveau. Une partie de mon salut vient de l’Encyclopedia Metallum. Andrew Stromstad, le musicien américain à qui l’on doit ce jeu de pistes, est bassiste chez les extreme-Metal eux de Atriarch, mais surtout guitariste dans l’incarnation actuelle de Poison Idea. Je pense que j’ai réussi à raccrocher certains d’entre vous.

« For fans of the experimental and avant garde ». Il n’y a pas tromperie sur la marchandise, car le jeu de pistes se poursuit au moment de tenter de démêler les intentions de Stromstad (responsable à peu prêt tous les instruments), qui ne nous facilite pas la tâche avec un premier titre Black Metal, le suivant plus Thrashy, avec une touche Électro, notamment à travers une voix légèrement trafiquée, un troisième qui débute par un arpège mustainnien avant de revêtir les atours de Primordial. Difficile de se faire une idée de la direction que souhaite emprunter Box. Certes, c’est tout à son honneur de vouloir explorer des territoires musicaux variés, mais ce début d’album manque clairement de cohérence même s’il permet de se faire une idée du talent musical du multi-instrumentiste.

Le morceau suivant, éponyme, lui fait prendre une direction inattendue (malgré ce qui a précédé), totalement Darkwave. À ma grande surprise, les cinq derniers titres restent dans cette voie, même s’il se pare d’éléments plus expérimentaux, en y incorporant des éléments venus du Rock: un solo de guitare sur « Cherry Blossoms At Night », un chant glamouze sui n’aurait pas dépareillé sur Meliora de Ghost pendant le suivant, une voix de troll qui vient effrayer l’auditeur de « Spread ». Les fans de pure New-wave pourront s’y retrouver à l’écoute du final « Liberate ».

Cherry Blossoms At Night est un album étrange dans sa construction, sa dynamique, mais aussi dans sa proposition musicale. Le label n’avait pas menti dans son EPK. Si vous vous plaisez hors des chemins battus, vous pourrez y retrouver Box, qui m’hésite pas, même là, à emprunter des chemins de traverse. Cependant l’aspect patchwork, avec un grand écart entre l’ultra chessy « Lifetaker » et le Black Metal de « Succumb » risque d’en rebuter plus d’un.

Xuaterc

le 09/06/2022