Heptaedium - How Long Shall I Suffer Here ?
Chronique CD album (30:58)

- Style
Djent 8bit-ifié - Label(s)
Apathia records - Sortie
2017 - écouter via bandcamp
Décidément, Apathia Records rédige les feuilles promo les plus poilantes de la planète Metal. Haut la main. Je ne vais pas vous copier-coller le bousin ici, ce serait abuser. Mais une telle constance dans la déconne et un goût aussi sûr pour le Metal iconoclaste, ça vous donnerait des envies de débauche: « Hé Jehan – le boss du posse – tu voudrais pas intégrer la team CoreAndCo des fois? ». (… vous ne croyiez pas que j’évoquais la débauche qui se pratique les fesses à l’air quand même?). Je vous jure, ils ont un sérieux grain. Parce que si l’on s’en tient aux infos distillées par ces sacrés farceurs, Heptaedium serait le fruit de la fusion Dragon Ball Z-esque entre un fan de Djent et une baguette tradition… Bon alors je vous rassure: ce n’est pas aussi net que ça à l’oreille. Même si ce 3e album est croustillant en surface, et moelleux à l’intérieur.
Non, pour vous figurer effectivement comment la chose sonne, plutôt que d’évoquer Son Goku et les miches de la boulangère, mieux vaudrait vous concentrer sur l’image d’un jumelage The Algorithm / Pryapisme – le premier tout bonnement parce que ça saute aux oreilles, notamment si vous connaissez bien les débuts du groupe (boucles Electro-bidibip et Djent synthétique inside), et le second parce que ça fourmille de pixels mutins et que les riffs partent parfois dans des ambiances Beumeuh blasté (cf. « How Long Shall I Suffer Here? » vers 1:45, « When I'll Die... All Will Be Lost Forever Gone » à 2:27…). Alors oui, c’est plus vendeur d’évoquer Igorrr, mais c’est quand même un poil moins pertinent.
Bon alors le travers récurent de ce genre de galette, c’est bien évidemment son côté extrêmement synthétique, désincarné. D’autant que parfois la dimension Metal est carrément aux abonnés absents. Sexy comme un Amiga en bas résille le truc. Faut pas être fan de girondes sonorités organiques hein: ici on s’astique devant des mangas fripons et des Lara Croft en 2D. Pas en 3D, non, car M. Heptaedium est plutôt fan de sonorités 8bit. Pac Man oui, Assassin's Creed non. Et c’est pleinement assumé, l’artiste s’auto-labélisant d’ailleurs « Super Djent-endo » (en même temps il se réclame également du Baguettecore donc bon…).
Mais qu’importe: malgré le froid postulat de base, malgré une impressionnante prolixité artistique (3 sorties en 3 ans!), l’artiste réussit à nous procurer d’agréables frissons. En développant régulièrement de fastueuses atmosphères, en s’aventurant aux limites du Klonosphere Modern Death (cf. « Asphyxiate »), en réussissant à retomber régulièrement sur un groove séduisant, en allant chasser sur les terres de Animals As Leaders (cf. « Mara » – Maman si seulement c’était la guitare de Tosin qui s’activait aux premières loges plutôt que ce microprocesseur de Donkey Kong!), ou en nous pondant un petit chef d’œuvre qui aurait pu émaner de la muse des gars de Textures (« I Wanna Make You Believe In Me »). Du coup on regrette un peu que le final / l’outro « I'm So Scared » soit aussi timoré. Mais on reste tout de même sur une bonne impression. Fan de Nerd Metal: vous ne le savez peut-être pas encore, mais vous avez un nouveau groupe préféré!
La chronique, version courte: The Algorithm ne sort pas assez d’albums. Par contre, histoire de rafraichir un peu sa formule, le groupe de Rémi Gallego gagnerait à étudier avec quel coup de poignet expert Pryapisme moule ses 8biteries furieuses à la louche. T’es d’accord Hector? Eh bien va donc essayer le dernier Heptaedium alors. Ça vient de chez Apathia Records: ça ne se refuse pas!
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