Lilium - Felt

Chronique CD album (38.20)

chronique Lilium - Felt

Sorte de "superteam" du folk-rock, dont fait partie un Français, Pascal Humbert, ayant côtoyé David Eugene Edwards de Wovenhand, ou encore un membre des Tindersticks, Lilium officie depuis...1984, et livre ici un album souvent magnifique, illuminé en son premier titre par une voix féminine et une trame folk loin d'être inerte et lassante. La voix, grave, pure, apporte sa sensibilité, sa sincérité, et l'enchainement "Right where you are"/"Mama bird", au tout début de ce Felt doucereux, est tout simplement à tomber. Les deux instrumentaux qui suivent font retomber un peu l'intérêt suscité par l'album, en dépit d'une texture sonore "cuivrée" étincelante pour le second, avant que "Her man has run" ne renoue avec la magie des premiers morceaux.

 

En dépit d'une orientation délibérément (trop?) posée, Lilium élabore des atmosphères de toute beauté, que confirme "Lily pool", dans la même veine feutrée, sobre, chacun des instruments utilisés faisant exactement ce qu'il faut, pas plus, pour se fondre dans le collectif... Et retombe dans les travers de ses options instrumentales sur "Amsterdam/Paris", linéaire et offrant peu de moments significatifs. "Miracle" amène ensuite de la vie, de façon mesurée, au rythme souvent tranquille des morceaux, en affichant la même splendeur dans son contenu. La balance penche donc "du bon côté "pour Lilium, tant les moments d'exaltation marquent et affirment la patte de Humbert et ses intervenants... Qui dotent leur quatrième titre sans chant, "One bear with me", d'un climat grinçant cette fois plus consistant. Ils auraient d'ailleurs gagné à le prolonger et l'étayer, mais l'essai reste concluant, et Believer met un terme à ce bien bel opus avec élégance, dans un esprit à la fois serein et tourmenté, sombre, qui m'évoque Wovenhand.

 

Pour conclure, Felt exhale des climats superbement pensés, sans failles ni moments de faiblesse, si ce n'est sur les parties instrumentales, et n'engendre que le regret lié à l'absence de plages plus rageuses, qui auraient dynamisé le tout et offert un équilibre, et une diversité plus intéressante, à cette dizaine de chansons. Pour le reste, Lilium réussit ce qu'il entreprend avec une classe ébouriffante, et livre assez de bons moments pour qu'on s'intéresse de près à l'oeuvre décrite ici.

photo de Refuse to keep silent
le 24/07/2010

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