Micawber - Beyond the Reach of Flame

Chronique CD album (38:03)

chronique Micawber - Beyond the Reach of Flame

Exemple 1: « Quand tu dis ‘Micawber’, tu veux parler de parfum caramel au beurre salé j'imagine, non? Parce que sinon ça doit être bien dégueulasse comme glace! »

Exemple 2: « Devinette: comment appelle-t-on une moitié de plat de légumes servie dans le réfectoire de Poudlard lors d'une soirée Metôôl?

… Tu donnes ta langue au chat?

… Eh bien c’est mi-Harry, Micawber!

** haricots beurre, non, vraiment? ** »

 

Voilà 2 exemples typiques de jeux de mots pitoyables que vous ne trouverez jamais sur CoreAndCo. Non, vraiment. Faut pas déconner. Parce que ça n’a rien à voir avec la musique, que c’est aussi nul que les blagues du cousin Jacky, et que ça ne ferait vraiment pas sérieux vis-à-vis de nos partenaires et de nos lecteurs.

N’insistez pas! Allez plutôt voir la concurrence si vous voulez des calembours aussi lourdingues.

 

** Hum. Bon, ça c’est fait… **

 

Non, un vrai début de chronique sérieux vous apprendrait que ça fait 13 ans que les Américains de Micawber sont à fond dans le DIY. Que c’est à la force du poignet qu’ils ont sorti 3 EP, 2 albums, et dégoté des tournées en support de Sepultura, Vader, Vital Remains et Internal Bleeding. Là, voilà de l'intro béton: factuelle, et conforme à la feuille promo. Ça c'est pro, crénom!

 

Mais revenons-en à Mimic'. Parfois, la persévérance alliée à la passion, ça paie. C'est du moins ce que prouve la sortie de ce 3e album chez Prosthetic Records, maison sérieuse et reconnue. Et appréciée du lapin jaune, qui chronique souvent des nouveautés sur la seule foi de leur présence sur le catalogue de ce label exigeant. C’est qu’on trouve chez la prostate éthique des zoziaux aussi sympathiques que Skeletonwitch, Exmortus, Watchtower, Septicflesh, Scale The Summit, Beneath The Massacre, et même Darkane. Mais oui mon zami! Alors tu penses bien, un groupe de Death « piochant dans le Sludge, le Black, le Prog et le Tech-Death » (dixit la comm') et arborant une pochette réalisée par Dan Seagrave, le lapinou n’allait pas laisser passer ça!

 

Bon alors: ça touille vraiment les genres sur Beyond the Reach of Flame? Un peu oui, mais pas tellement dans les directions indiquées sur la feuille promo. Sur les 8 titres qui composent l’album, ce qui nous est proposé c’est une tambouille faite à 80% d’un Death joufflu, à la cuirasse épaisse et au son très propre, assez éloigné des écoles « mélo », et penchant plutôt du côté occidental de l’Atlantique – pour l'esprit hein, pas parce que les loustics sont natifs du Wisconsin. On sent ainsi parfois l’influence de Cannibal Corpse sur certaines coulées de notes lestées au plomb (cf. « Beyond the Reach of Flame » et « In Shadow and Light »), ainsi que du Morbid Angel (cf. la fin de “Funeral March”). A cela il faut ajouter 15 bons pourcents de riffs et de solos clairement Thrash. Plus un amour certain pour les mosh parts, un groove bagarreur ainsi qu'un growl trahissant parfois quelques intonations connotées Hardcore. A noter que si je vous cause ici de gazouillis plantigrades, ça n’empêche pas la présence constante d’un 2e chant qui shrieke dans des PH clairement inférieurs à 7, dans un registre sonnant toutefois plus américain et moderne que médiévalo-norvégien.

 

Tous ces ingrédients conduisent à créer un brouet varié, mais manquant parfois de cohésion – voire même occasionnellement de pertinence (cf. le morceau-titre dont le superbe thème introductif n’est jamais repris par la suite dans le morceau: quel dommage!!). La chose s'avère efficace (c’est ici le maître-mot!) et se partage entre des plans vraiment sympas (superbe solo sur lit de rythmique mélo-galopante à 3:36 sur « Icon of Extinction ») et d’autres plus communs. Tiens d'ailleurs, puisqu’on parle de solos – entre parenthèses, mais ça compte quand même –, on notera que ceux-ci sont nombreux et finement ciselés. En outre, il faut reconnaitre que le groupe sait torcher une fin d’album vue la qualité de « The Currents of Causality », morceau tout d’abord lourd et mélancolique (« Bah alors? Je croyais qu’il n’était pas mélo le Death de Micawber? »), puis qui gravit les obstacles jusqu’à un final grandiose assuré par 2 twins qui rossignolent à qui mieux mieux.

 

N’empêche, ni la variété des plans, ni l’alliance juteuse du Thrash et du Death, ni ces 2 ou 3 quelques bons moments ne réussissent à nous laisser une impression véritablement forte. Tout cela est très sympa... Mais bon, ‘y a quoi déjà sur les autres chaînes? D'où la tiédeur de la note attribuée. Les flammes de mon manque d’enthousiasme ne devraient toutefois pas atteindre la réputation de ce bon petit groupe... Enfin, c'est tout le mal qu'on leur souhaite, histoire de coller au titre de l’album.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Death trapu à la prod’ exempte de toute trace de brouillard ou de suie. Guitares qui cavalent et gazouillent comme si la Bay Area en dépendait. Plus un peu de ci – efficace mais classique –, un peu de ça – varié mais pas très cohérent –, et quelques plans juteux. Beyond the Reach of Flame est un album très sympa, à déguster sur place. Mais il ne reste pas grand-chose à emporter après coup dans le doggy bag.

photo de Cglaume
le 08/08/2018

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/08/2018 à 09:30:12

Jamais de jeu de maux sur CaC, ça fait trop mal. Sinon perso, yes, une prod trop lisse

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