Milkilo - Ostéologie Des Pères

Inutile d'en écrire une tonne sur Milkilo.
Déjà parce que c'est l'occasion de sortir un jeu de mots assez naze et prévisible, ensuite parce qu'il faut écouter pour bien comprendre ce qui se cache derrière ce duo basse/batterie.

Les associations de ce genre sont assez connues et rivalisent de technicité pour se démarquer. Résultat : on choppe la nausée à l'écoute d'un mathcore complètement fou, hyper rapide, les musiciens finissent avec les doigts en sang et tout le monde se partage une boîte de Doliprane.

Avec Milkilo c'est différent.

Si clairement les deux musiciens sont allés au delà du cours 1.01 de leur instrument, ils ont décidé de ne pas étaler que leur technique. 
Composer, créer, enrichir sans faire des morceaux "rococos" blindés de fioritures : ces 27 minutes pour 4 morceaux sont hypnotisantes, renversantes....et (quasi-)muettes. 

Un son de basse aussi grésillant que rond : voici ce qui fait la personnalité d'un couple qui fonctionne aussi grâce à son équilibre.
La batterie existe, elle fait aussi son show ("Quatorze") et c'est main dans la main que le duo s'affirme et devient explosif.
Les compositions sont ébouriffantes, même pour les chauves : ça surprend, c'est inattendu, et parfois même ambiant sans appesantissement.

On se dévissera le cou sur "Ghoul", on se perdra dans les univers de "Tetrahèdre", on se lâche sur le finish de "Quatorze", on devient carrément parano sur l'ambiance à la fois oppressante et speed de "Fracture" (dont le crescendo est pour le moins entraînant).

Pas une seconde à jeter, pas une idée à oublier mais bien quelques euros à perdre pour un disque dont on n'aura pas fini de fouiller les créations.

Tookie

le 30/11/2016