Osaka Punch - Death Monster Super Squad

Chronique Maxi-cd / EP (30:48)

chronique Osaka Punch - Death Monster Super Squad

Death Monster Super Squad est un putain d'EP exceptionnel. Le "putain" est important, si si, pour bien marquer l'impact qu'il a, là, en bas, au fond des tripes. À l’écoute de cette petite merveille, l'amateur de Fusion funky et moderne – et donc, forcément, de Voodoo Love Machine – va avoir le caleçon qui se rejoue la pub pour les produits laitiers (Mesdames, je vous laisse transposer l’image avec les mots « culotte » et « tsunami »)!

 

... La vérité c’est que je n’étais pas censé commencer cet article ainsi. Mais que voulez-vous: il y a des fois il faut que ça sorte, tout fort et tout de suite, sans attendre la fin des habituels préliminaires chroniquatoires. Initialement je voulais donc vous dire qu’on l’avait senti arriver ce putain de coup d’éclat. Parce que les clips de « Make The Call » (Mmmhh…), « Served With Mustard » (Oh ouiiiiiiiii!) et « Stonk » (Rhââ Lovelyyyyyyy!!!) nous avaient déjà expliqué par A plus B qu’Osaka Punch ne serait pas le groupe-étoile filante d’un seul album brillant. Non: il y en a encore sous le coude du coup de poing japaustralien. Tout un tas de rythmiques hyper-énergisantes, d’invitations à s'agiter le croupion, de refrains qui vampirisent la matière grise, de riffs tranchants et pourtant trampolinants, d'injonctions nous sommant de claquer des doigts contre notre gré. Car ces mecs ont réussi à transposer l’univers de Faith No More dans une Australie du XXIe siècle pleine de soleil, de couleurs un peu psychédéliques et de jeunes métalleux ayant accepté le Djent comme un genre ayant autant droit de cité à la grande table du Metal que le Thrash, le Death, le Heavy ou le Doom.

 

Eh, revenez les copains! Cette dernière affirmation ne signifie pas que sur Death Monster Super Squad vous allez vous bouffer de la télégraphie sans âme! Car ici la guitare naviguerait plutôt entre Metal’n’Roll à grosses balloches, distorsion "funky family" juteuse… Et – c’est vrai – un soupçon de matraquage tranchant plutôt orienté « modern ». Mais sans une once de cette froideur nerd honnie par beaucoup. ‘vous jure, pas d’inquiétude: vous ne penserez à aucun moment aux Periphery & co sur cette gourmande rondelle. Le ciel est trop bleu, la planche de surf trop rose, le groove trop mammouthesque. Ceux à qui l'on est à la rigueur susceptible de penser en écoutant ces 7 titres, ce sont les Moron Police, les Cool Cavemen ou encore les O’Funk’illo – voire les Chrome Hoof quand la musique se met à dériver vers des univers plus Disco-psychédéliques (cf. « In Or Out »). Bref, que des références malicieusement festives! Et ce bien que le groupe soit également tout à fait capable de se la jouer plus planant, plus « lévitation zen », malgré une rythmique qui reste quant à elle étonnamment énergique. C’est ainsi que, sur « In or Out » et « The Spider and The Fly », nos amis développent de superbes refrains où l'auditeur est invité à un abandon grandiose, irrésistible, en mode « Dos crawlé avec les dauphins au milieu des nuages ». Si si.

 

Et pour atteindre son but, Osaka Punch ne lésine pas sur les moyens: son énorme et irréprochable, clips survoltés (bien que, à vue de nez, réalisés pour pas un kopek ou presque), cuivres délurés (sur « Eat You Up »), chœurs, chant féminin (rare), effluves psyché, bidouilleries rétro-électro, décalages rythmiques savants, orgue aigu… Autant d’éléments épars a priori pas faits pour causer ensemble, et pourtant mariés avec une évidence que n'égale que le culot à l'œuvre. C’est pas ça, dites, la marque de la Fusion avec un grand F?

 

Sept morceaux, et pas un point faible. Peut-être pourra-t-on préférer un poil l’ultra cuivré « Eat You Up », le tube entêtant it-was-a-hell-of-a-night « Served With Mustard », le régiment du groove en marche « Stonk », les langoureuses menaces dodues de « Mankiller » et l’envol pointillé de « In Or Out » aux autres compos… Mais est-ce que avoir un petit faible pour 5 titres sur 7 a un sens? Non, définitivement pas. Il faut se rendre à l'évidence: Osaka Punch a trouvé la clé qui ouvre la porte de nos synapses et, par la même occasion, de notre cœur. Et il abuse de la situation en se branchant en direct dessus pour nous secouer violemment de l’intérieur. Pour le fan de Fusion, négliger Death Monster Super Squad reviendrait à négliger la discographie de Reverend Bizarre pour le fan de Doom. Alors ne soyez pas masos…  

 

 

PS: la musique offerte sur cet EP est tellement exceptionnelle que j’en ai complètement oublié de vous parler du « concept » qui fait de chaque titre l’un des 7 monstres du « Death Monster Super Squad » en question. Le groupe a même édité des cartes – dans le genre Magic / Pokemon – représentant ces fameux monstres. C’est complètement Nawak. Allez donc constater vous-mêmes le délire sur leur site.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Death Monster Super Squad est une tuerie de Fusion inventive et sexy. Entre Moron Police, Chrome Hoof, les Cool Cavemen et une version moderne de Faith No More. Foncez m’écouter ça en 4e vitesse que diable!

photo de Cglaume
le 21/11/2016

4 COMMENTAIRES

SEIKEEN

SEIKEEN le 21/11/2016 à 11:41:45

Je découvre le site. J'aime beaucoup ta manière d'écrire, et après écoute de l'album je trouve le fond très pertinent. Merci pour la découverte, c'est génial.

cglaume

cglaume le 21/11/2016 à 11:52:46

Merci pour le petit mot doux :) Et n'hésite pas à aller écouter le superbe album précédent !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/11/2016 à 18:48:42

ça manque un poil d'HM-2 boss...

cglaume

cglaume le 21/11/2016 à 20:32:57

Certes. Et de pig squeal.

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