Osaka Punch - Voodoo Love Machine

Chronique CD album (45:10)

chronique Osaka Punch - Voodoo Love Machine

Les plus vieux d’entre vous ont peut-être eu l’occasion, au siècle dernier, de se faire botter le train par les américains de Saigon Kick. Non? Bande de sales jeunes va! Quoiqu'il en soit, les australiens d’Osaka Punch! ont décidé de reprendre à leur compte la pratique patronymique des arts martiaux métropolitains via un superbe 1er album – Voodoo Love Machine, c’est bien ça, je vois que la relève de Sherlock Holmes est assurée – qui revisite la fusion pratiquée par les Faith No More et autres Red Hot Chili Pepper (avant que ces derniers ne deviennent la grosse cylindrée de la bande FM que l'on connait) en ces temps anciens justement évoqués en début de paragraphe. Aaaah, l’Australie… Son nawak metal haut de gamme, ses doux délires progressifs, ses mélanges musixpérimentaux: la qualité de la scène locale ne va pas tarder à devenir un élément pittoresque caractéristique du pays, au même titre que le kangourou, la planche de surf ou l’aborigène lanceur de boomerang. Mais je digresse, d’autant que le groupe – anciennement nommé The Kindney Thieves – s’est récemment relocalisé dans la perfide mais voisine Albion.

 

Bon alors, en dehors de ce titre et de l’artwork délicieusement intrigants, qu’est-ce qui, au sein de cette galette déjà vieille de 2 ans, peut donc bien mouiller autant la truffe du présent chroniqueur? Eh bien tout un tas de joyeusetés pétillantes les aminches! Et pour commencer un chant pouvant aussi bien évoquer FNM que RHCP – dont on vous causait pas plus tard que quelques lignes plus haut. En effet Jack Muzak se – et nous! – régale derrière le micro, l’artiste évoluant entre le registre du crooner caressant et celui du barjot Pattonien, ceci avec l’assurance du félin abordant sa gamelle de Sheba. Autre raison de saliver, les friandises incontournables du genre sont bien entendu fidèles au poste... De quoi qu’y cause? Mais voyons, de cette basse aussi dodue que gourmande bien sûr, ainsi que d’une guitare ne concevant les musiques amplifiées qu’à travers le prisme d’une fonkattitude de chaque instant. Mais la Fusion Party ne serait pas complète sans quelques cuivres et un piano s’invitant régulièrement à la fête. Ajoutez à cela une touche Hollywoodienne qui se manifeste quand le crooner de service se la joue « Big Band à Broadway » (cf. le début de « Dancetown Showdown », ou « Funky Brother »), mais également quand les australiens explorent des paysages plus cinématographiques, comme sur le morceau introductif – mélange des génériques de  « Magnum » et de « La Croisière s’amuse » –, lors de la pure parenthèse Far-West illuminant la 2e moitié de « Dancetown Showdown », ou encore sur l’instrumental « Electric Jam on Boogie ».  

 

Mais si tout ça a de quoi lubrifier efficacement ces conduits qui ne demandent qu’à glisser en état d’excitation maximum, là ne réside pourtant pas la clé de l’orgasme mélomaniaque. Pour atteindre celui-ci, il faut introduire dans l’orifice auriculaire de la putain de bonne musique emballée dans des morceaux qui tuent. Et Osaka Punch! l'a parfaitement compris. La fiesta commence donc dès l’hyper carton « Eat Red Carpet », tube à la basse proéminente qui emprunte aussi bien aux 2 références précitées qu’à SOAD et Infectious Grooves. Quel refrain les loulous, et quelle explosion métallique pétillante rappelant les débuts de Dub War! Là-dessus l’auditeur se prend le 2e effet Kiss Cool d’un pur joyau RHCPepperien – « Actibreeze » – aussi lumineux qu’évident. Et alors que l'on pensait avoir atteint le summum de la coolitude débarque « Funky Brother », sa démarche à la Jamiroquai et son refrain de tueur (Get back, it’s a funk attack, you’d better take cover!). Gargl! « Sex Panther », long trip SF/psyché instrumental façon « Barbarella kiffe Chrome Hoof », s’avère moins immédiatement jouissif, mais la suite des évènements nous réserve encore de grands moments, dont un « Muted Woot » complètement irrésistible, la faute à un piano mutin, un chant excellent et un passage reggae metal, à la fois cartoonesque et frais, dominé par un piano et de grosses guitares en parfaite osmose. En guise de bye bye, les australiens nous servent un final d’inspiration Voivodienne que pèse tout d’abord un peu sur l’estomac, mais qui déploie ses ailes en 2e mi-temps pour s'envoler sur un mélange chant robotique / chœurs enfantins s'avérant – contre toute attente – fonctionner parfaitement.

Ouawh…!

 

L’avantage en découvrant cet album avec 2 ans de retard, c’est tout d’abord que la présence récente du groupe en terres angloises nous permet d’espérer une visite par chez nous dans un délai raisonnable (... sans doute en compagnie de Toumaï si vous voulez tout savoir). L’autre intérêt évident, c’est qu’il est d’ores et déjà possible d’aller surfer sur Youtube pour écouter un premier extrait (« Make The Call ») du prochain album. Décidément, entre Sapiens Demens et cette petite pépite australienne, on peut dire qu'enfin, après une période de disette assez longue, les fans de fusion retrouvent de bonnes raisons de chanter Prosper-Yop-la-Boum au fond de leurs chaumières! Ou plutôt "It's voo-oo-oo-oo-Doo, mon-a-mour", comme le disent si bien les Diablo Swing Orchestra!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: bordel, tu le crois ce scoop: à la fin des années 80, des musiciens de Faith No More et Red Hot Chili Pepper ont uni leurs forces pour écrire une grosse poignée de tubes de fusion funky, ces derniers n’ayant été sortis du placard que récemment, sous un nom d’emprunt, au fin fond de l’Océanie. ‘tain quand les copains vont savoir ça! (… quoi « non »? C’est un groupe original, Osaka Punch!, qui a composé ces merveilles? Tu te fous de moi ou bien?)

photo de Cglaume
le 23/08/2013

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