Pestilent Reign - Pyres
Chronique CD album (40:00)

- Style
Brutal death technique - Label(s)
Rising Nemesis Records - Sortie
2018
écouter "Martyr"
Après une bonne nuit de sommeil d'environ 13 minutes, je me suis réveillé frais comme le poisson d'un mauvais restaurant japonais tenu par une famille chinoise.
Grâce à ce dodo réparateur, mes premières paroles de la journée, adressées au conducteur de la voiture qui me précédait, furent une tendre invitation à ce dernier d'aller se faire violemment enculer.
L'insulte, bien que justifiée pour cet abruti en Modus, aurait peut-être pu être évitée par l'écoute canalisatrice de Pestilent Reign.
Ce groupe peut donc sauver des vies...ou au moins améliorer le savoir-vivre sur les routes départementales.
Pas que les teutons soufflent un vent nouveau sur leur genre musical : si des allemands faisaient quelque chose d'innovant ET de bon goût, ça se saurait.
Pestilent Reign entretient cependant le stéréotype positif (mais stupide comme tous les stéréotypes) de l'efficacité allemande : Pyres est une machine à torticolis.
Après une intro hilarante de ce sous-produit d'humanité d'Alex Jones de 4 secondes, le temps n'est plus à la rigolade et "Martyr" lance le tabassage de près de 40 minutes.
Inutile de s'évertuer à renouveler le champ lexical du death-metal technique : ce que joue le groupe n'a rien d'original et son effet sur l'auditeur est parfaitement prévisible.
C'est violent, précis, intelligent.
Pour en arriver là, pas de secret : l'alternance entre les blasts, la frappe méchante sur les toms et l'utilisation saccadée des pédales perturbent le rythme cardiaque.
Le chant entre scream et growl, avec un bavard vindicatif au micro, apparaît comme un soutien à la sécheresse du son des percussions* : le ton sur lequel les mots sortent est dur, agressif. Ce mec a la rage, faudra lui dire qu'un vaccin a été inventé en 1885.
Mais on ne peut pas lui reprocher de manquer de sincérité : la thématique est politique, sociétale pour une prestation bouffie de colère.
Le guitariste a des vers dans les doigts qui se baladent le long du manche sur des soli qui ne souffrent d'aucune longueur. Le reste du temps, ça shredde sévère.
La bonne idée du groupe est également de n'avoir qu'un seul guitariste afin de laisser la basse s'exprimer. Atout pour l'ambiance, atout pour la profondeur sonore : ça ajoute au côté très légèrement groove de ce metal brutal...mais pas trop.
Sans chercher à être hyper groovy comme nos camarades de Trepalium, sans tendre vers le jazzy ébouriffant de Gorod, sans pencher pour la grasse crasse de Dying fetus : Pestilent Reign est technique mais se cantonne au metal froid et chirurgical (et nous rappelle parfois même à notre bon souvenir des Hectic Patterns) avec une prod tout de même assez chaude.
L'affirmation de cette personnalité un peu moins aventurière que les groupes sus-cités n'empêche pas d'en retrouver quelques petits éléments sans que cela ne prenne une place trop prépondérante dans les compos.
L'écriture de ces huit titres est d'ailleurs assez terrible (au sens positif du terme). Le groupe est capable de maintenant un rythme élevé pendant près de 40 minutes avec 8 titres, tous brillants d'efficacité faisant preuve d'alternance.
Avec une marge de manoeuvre limitée, s'enfermant dans le carcan d'un brutal-death-metal relativement classique, Pestilent Reign propose des titres variants entre 3 et 7 minutes aussi riches que rentre-dedans.
Tous sont marquants à leur manière (par des petits détails comme les arrangements discrets d' "I.M.T.R.M", la guitare d'"Ouroboros", l'énormissime "Zealot"), ils impriment leur personnalité sur une galette dont on peine à dégager les défauts même avec une bonne dose de mauvaise foi...
*(essaie de répéter cette phrase 10 fois rapidement)
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 13/04/2018 à 07:33:19
Il est marrant ce chant.
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