Replacire - Do Not Deviate

Chronique CD album (38:36)

chronique Replacire - Do Not Deviate

Cela faisait quelques temps, crénom, que rien de 100% lapino-compatible n’était sorti de la vénérable maison Season of Mist. Faut dire qu’ils sont plus Pandas boudeurs que Grizzlis râleurs nos amis marseillais, et pas très portés sur les nawakeries métalliques – même s’il est vrai qu’ils ont invité Igorrr à accommoder Morbid Angel à sa sauce sur la compilation Illud Divinum Insanus - The Remixes (... ce qui a abouti au croquignolet « Remixou Morbidou », haha).

 

Heureusement, dans le même esprit que les sorties des derniers Atheist, Cynic et autres Nocturnus – et même, plus récemment, Alkaloid et Beyond Creation – le label donne parfois la parole aux meilleurs artificiers du Death technique, notamment à ceux en exercice dans le monde pas franchement merveilleux de Trumpland. Et cette fois c’est carrément à un gang fraîchement sorti de la pépinière à talents qu’il donne sa chance: Replacire, from Boston, Massage à chaussettes. Enfin, il ne s’agit pas non plus exactement d’inconnus: la preuve, on vous en causait déjà en 2012 en marge de la parution d’un extrait de leur premier album sur le volume 8 de la compilation Combat Nasal. Sans parler du fait que, par le passé, les loustics ont réussi à se hisser sur des affiches de choix, en partant notamment jouer à Pokemon GO de par les routes américaines en compagnie de Beyond Creation, Hate Eternal ou encore Misery Index.

 

Do Not Deviate, c’est donc 40 minutes d’un Death exigeant, moderne mais ne tombant pas bêtement dans le pur Post-Meshug' Death (… quoiqu’un peu quand même par moment), ouvert et « Prog » juste ce qu’il faut pour ne pas abrutir l’auditeur sous d’incessants blasts venimeux et changements de pied vicieux, mélodique et accrocheur aussi – m’enfin juste un poil hein: ‘faut pas déconner non plus! Mais avant d’essayer de vous faire toucher du doigt la nature de la musique de ces tonitruants Américains, commençons par le plus important, ou presque: le gros atout de ce 2e album, c’est que même si fréquemment on n’arrive pas à comprendre tout ce qui s’y passe, contrairement à nombre de groupes Techo-Progo-démonstratifs on reste toujours délicieusement excité à l’idée de se repasser l’album. Car bien que l’œuvre ne se livre pas comme ça, elle se laisse facilement aborder, dégage une énergie bouillonnante et positive, et recèle plein de ces passages croustillants qui affolent notre thermomètre interne.

 

Le gros de la musique empaquetée sous la pochette de Do Not Deviate est donc constitué d’un Death impatient, fougueux, et ruant impétueusement dans les brancards, ceci via moult changements de braquets, riffs précis mais houleux et abus de caisse claire comme de double. La chose est régulièrement tourmentée, tout aussi régulièrement syncopaccidentée (coucou Meshoushou), et fait ronfler agréablement la basse au coin du feu. Le ton s’éclaircit parfois pour prendre une allure plus Thrash, tandis qu'à d’autres moments il arrive qu'on tombe sur un « Traveling Trough Abyss » qui n’hésite pas à chatouiller lourdement les plaques tectoniques (à mi-parcours) pour, semble-t-il, réveiller les baleines volantes de Gojira. M’enfin le propos s’avère encore bien plus varié que cela, car sur pas moins de la moitié des morceaux, les Américains s’offrent des aérations en chant clair, que même qu’on croirait entendre Dan Swanö au début de « Do Not Deviate » – si si, vers 0:30. A la moitié de « Built upon the Grave of He Who Bends”, on aurait presque l’impression de planer au son du premier opus de Menace, lui aussi sorti chez Season of Mist, tiens tiens… Et vas-y que je fais caracoler le clavier aux côtés de la guitare sur « Horsestance », et vas-y que je balance les ambiances futuristes oppressantes sur « Enough For One »…

 

Ah non, vraiment, ils savent y faire !

 

Bon, tout n’est pas toujours exceptionnellement original ni lisible sur ce fringant opus. Ni « Any Promise », ni « Traveling Through Abyss » ne remporteront le Grammy Awards du titre Death le plus badass de l’année. Mais dans l’ensemble Do Not Deviate est carrément plus bandant que la moyenne – à condition qu’on ne kiffe pas que le Death à la Chris Reifert. Du coup je profiterai de ce rappel à l’ordre pour ressortir The Human Burden – leur 1er album – de mes cartons, et pour vous le chroniquer très vite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: dynamique, extrêmement compétent techniquement parlant, punchy et relativement osé, le 2nd album de Replacire a tout pour plaire. Et ceci aussi bien aux amateurs de Tech-Death à l’ancienne qu’aux fans de Meshuggueries, le groupe ayant réussi à se trouver une place pas dégueu’ à mi-chemin (… attention: les fans de Djent risquent quand même de saigner abondamment de la porte arrière s’ils s’y essaient). Etiquette « Bon plan » méritée haut la main!

photo de Cglaume
le 06/07/2017

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