Revel In Flesh - Emissary of All Plagues
Chronique CD album (44:21)

- Style
Old School Melodic Death Metal - Label(s)
Cyclone Empire - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Vault M Studios
- écouter via bandcamp
Caverneux, puissant, inquiétant et moelleux: ce sont les caractéristiques du délicieux cocktail Death mélodique (non non: pas Melodeath) dont s'abreuvaient les Deatheux de la fin du siècle dernier. Septic Flesh (alors en 2 mots), Amorphis, Edge of Sanity, Sentenced, Nightfall, Decameron, Death… Ces noms évoquaient Souffre et Miel, Feu et Velours, Géhennes et Olympe. Alors pourquoi – je vous le demande – , alors que des genres plus crus comme le Swedeath ou le Thrash à patches perdurent via les efforts de fanatiques jamais rassasiés, le Death mélodique « de Mère Grand », lui, ne fait-il plus que vivoter – souvent en marge du Melodeath d’ailleurs? M’enfin heureusement: quand on veut, on peut... Trouver de fiers repreneurs, qui ne laissent pas la machine s’arrêter, la chaîne se briser, la scène déposer le bilan. Ils s’appellent Witherscape (avec Dan Swanö: triiiiche!), Omnium Gatherum, Be'lakor (… qu’on me souffle à l’oreille), Barren Earth, Demiurg (même triche que Witherscape), Horrendous (dans un mode plus « Techno- »)… Et Revel in Flesh.
La particularité de ces Allemands c’est que, tel le Edge of Sanity des débuts, leurs mélodies dégoulinent dans les rugueuses anfractuosités du Swedeath. Ainsi, lorsque l'on place l'une de leurs sorties dans le lecteur, les enceintes se mettent illico à déborder de lipides grésillants, des éruptions mélodiques propulsent un épais magma sucré... C'est le genre de régime coupable mais jouissif qui rendrait diabétique un gréviste de la faim! Sauf que si la couche de gadoue BOSS HM-2 qui enrobe le son des guitares nous remonte presque en haut des bottes à la mode de Stockholm – le début de « The Dead Lives On » est signé Dismember ou bien? –, ces parenthèses Doom/Death mélancoliques et ces leads poignantes louchent quand même plus du côté du patron des Unisound Studios… Saint des saints où, une fois de plus, ont été effectués mixage et mastering. Mais bon, je ne vous referai pas le topo descriptif complet, car la musique de nos amis reste 100% la même que celle décrite au sein de la chronique de Death Kult Legions.
... A ceci près que le nectar Revel in Flesh est plus Bordeaux que Touraine, en cela qu’il semble se bonifier en vieillissant. Car si la personnalité du groupe n’est toujours pas plus affirmée qu’il y a 2 ans, la qualité, l’accroche et la cohérence sont quant à elles encore plus fortes. Et cette fois, quand les tempos s’appesantissent, cela n’évoque plus seulement l’accablement suicidaire et lourdingue du dépressif en fin de droits: un « Torture Throne », par exemple, met parfaitement en musique les horreurs de l’Inquisition en une lourde et terrible oraison (… qui ne se prive cependant pas de quelques sprints dans le blizzard, à la mode Black mélo). Avec « Fortress of Gloom », on retrouve les joies des leads miroitantes à la Amorphis. Quant aux quelques sanglots du morceau-titre, ils tempèrent idéalement les assauts fougueux de riffs au blindage épais. Les marches guerrières sont gaillardes (« Casket Ride », « Servants of The Deathkult »), le thermostat est toujours prêt à passer temporairement en mode « Black sucré » (« Sepulchral Passage »), le feu crépite dans la cheminée… On est bien, Tintin!
Même « Doctor , Doctor » – la périlleuse reprise de U.F.O. – réussit à flatter le palais. Du coup, bien que « Lord of Flesh » manque un peu de constance et d’entrain, bien que le final « Dead To This World » soit un peu trop long et trop peu fougueux, bien que l'on se rende à peine compte que des membres de Puteraeon et Entrails passent dire bonjour sur « Emissary of All Plagues », eh bien non, rien ne viendra tiédir l’enthousiasme provoqué par la réception de ce 4e album…
Old School Melodic Death Metal ruuuuuuules, nom d'un p'tit bonhomme!!!!
La chronique, version courte: peaufinant chaque fois un peu plus sa recette métallique à la croisée du répertoire d’Edge of Sanity et du plus mélodique de la scène Swedeath, les Allemands de Revel In Flesh nous reviennent avec un 4e album situé encore un cran plus haut que son prédécesseur dans l’accroche et la youpi-attitude.
7 COMMENTAIRES
Tookie le 20/04/2017 à 10:42:06
EXACTEMENT ce que je cherchais ce matin ! Cink you pour la découverte !
cglaume le 20/04/2017 à 11:51:02
Je pense qu'il y a moyen que tu t'en pourlèches les babines :)
Crom-Cruach le 04/02/2018 à 18:38:32
Je loupe des trucs parfois ici moi.
cglaume le 04/02/2018 à 19:46:44
Je ne vois jetterai pas la première pierre Pierre
cglaume le 04/02/2018 à 19:47:01
voUs
Crom-Cruach le 30/05/2018 à 16:47:04
Il tourne régulièrement celui-là depuis mon post
cglaume le 30/05/2018 à 19:06:13
Homme de goût!!
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