Revel In Flesh - The Hour of the Avenger

Chronique CD album (44:44)

chronique Revel In Flesh - The Hour of the Avenger

A la fin de la chronique du très bon Morbid Realms (le dernier Sentient Horror), je vous promettais de vous parler « tout bientôt » des autres très bonnes sorties Swedeath de fin 2019 – et notamment du dernier Revel in Flesh. Vous aurez remarqué deux inexactitudes dans cette conclusion. Et de un: il y a beau y avoir un épais tapis de HM-2 sur une bonne partie des 11 titres de The Hour of the Avenger, on ne peut pas réellement le ranger dans la case Swedeath. Et de 2: le « tout bientôt » en question ressemble méchamment à celui lâché par votre faux jeton de plombier quand il essaie de gagner du temps après que vous lui ayez rappelé pour la énième fois qu'il y a une fuite chez vous.

 

Mais abandonnons là les pinaillages stériles pour accueillir avec délectation la douce averse de gros son que promet ce 5e album. Car les Allemands, fidèles à la réputation de tout un pays, continuent ici de proposer ce qu’ils savent faire de mieux, affinant par petites touches discrètes une formule appliquée avec systématisme, application et expertise depuis 9 ans déjà. The Hour of the Avenger propose en effet ce Death mélodique old school à la suédoise que l'auditeur averti appelle de ses vœux, en se situant dans les traces d'Edge of Sanity, Godgory ou encore Hypocrisy. La rouge faucheuse qui discourt ici pendant trois quarts d’heure réutilise les ingrédients habituels, i.e. de nombreuses mélodies glacées émanant de guitare leads omniprésentes, un épais socle vrombissant de guitares rythmiques issues du même bois que les 2 premiers Entombed, et de vastes épopées héroïques sang et or lors desquelles les fiers assauts guerriers alternent avec des accès de déprime Death/Doom.

 

Ceux qui mettent un honneur à pointer les micro-différences entre les albums successifs des formations les plus constantes signaleront sans doute que la dimension Amon Amarthienne du groupe s’est encore accrue, les musculeuses passes d’armes tout comme les déchirements de guerrier blessé rappelant régulièrement le registre où s’illustraient autrefois Johan Hegg et sa horde (cf. le morceau-titre, « Pervitin Speed Kill », « The Wayfarer », « The Nightbreed »…). Par ailleurs on n’est cette fois plus trop amené à faire des comparaisons entre le riffing à l’œuvre et les cavalcades du Death/Black mélo – quoique ces univers restent compatibles, et qu’en support du growl profond de Ralf Hauber on puisse entendre quelques cris plus « shriekés ». Pour apporter un peu de variation entre les charges hache à la main et les majestueux ralentissements, Revel in Flesh se permet également quelques incursions plus punky (« My Trial », ainsi que la judicieuse reprise de Motörhead « Rock Out »), voire plus Rock’n’Roll (« Ouuuh Yeah! » sur « The Nihilistic Nothingness »)… Et l’effort est grandement apprécié!

 

Il est apprécié car – même en étant fan absolu du genre – il faut bien reconnaître que de cette trop grande homogénéité de ton découle une limitation naturelle: l’album est certes très bon, mais rien ne dépasse ni ne surprend. L’uniformisation est d’ailleurs telle que sur la mélodie de « Skull Sacrifice » on se surprend à avoir envie d’accélérer un peu et de beugler les « Death-blow! » entendus 3 pistes plus tôt. Mais vous connaissez comme moi ces travers: ils touchent quasiment tous les albums de rétro-ceci et de revival-cela, l’impression de déjà-vu n’est jamais bien loin, contrairement à la mélodie singulière et à la sensation d’inédit. Mais quand on aborde The Hour of the Avenger en étant parfaitement conscient du contrat tacite passé par le groupe avec son public, il est alors possible de profiter de ce qui se fait de mieux en la matière. Car The Hour of the Avenger apporte son lot de rushes d’adrénaline et offre le cadre musical idéal pour affûter sa lame ou réparer sa cotte de mailles.

 

 

PS: évidemment, le mix et le mastering – l’ensemble de la Direction artistique, serait-on même tenté de croire – sont une fois de plus à mettre au crédit de Dan Swanö

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: l’auto-citation est un procédé honteux. En même temps, quand deux albums successifs sont aussi proches l’un de l’autre, la pratique peut se justifier. Alors hop: « peaufinant chaque fois un peu plus sa recette métallique à la croisée du répertoire d’Edge of Sanity et du plus mélodique de la scène Swedeath [… variante cette fois: on mettra plus spécifiquement en avant Amon Amarth], les Allemands de Revel In Flesh nous reviennent avec un 4e [ah non: un 5e!] album situé encore un cran plus haut que son prédécesseur dans l’accroche et la youpi-attitude. »

photo de Cglaume
le 24/04/2020

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/04/2020 à 18:20:43

Il a l'air un poil plus baston que le précédent.

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