Sylff - Inner Devastation | Outer Serenity

Chronique CD album (49:50)

chronique Sylff - Inner Devastation | Outer Serenity

L'exercice du concept album est à double tranchant: il est à la fois un espace de création et de liberté extraordinaire mais il peut se révéler extrêmement casse-gueule si le groupe ne parvient pas trouver l'équilibre délicat entre la musique et le récit. Autant une réussite peut engendrer un grand album (à l'image de Brave de Marillon, ou The Wall), autant la moindre erreur peut être fatale (non je ne ferai pas de name dropping). C'est le pari audacieux que Sylff a voulu relever. On ne peut pas dire qu'il ait choisi la voie de la facilité: tout juste formé en 2018, le groupe a composé Inner Devastation / Outer Serenity à distance, alors que ses membres étaient partis étudier à l'étranger, puis a enregistré à trois (mais pas dans l'Aube) un véritable concept album. L'entreprise est aussi périlleuse que de demander une entrecôte saignante au barbecue annuel de l'Amicale des Végétariens de la Creuse.

 

N'ayons aucune pitié pour le suspens et abattons-le tout de suite d'une balle dans la nuque (de toute manière ma note à gauche l'avait déjà bien amoché), et tant pis pour les vicelards qui espéraient voir Sylff se prendre les pieds dans le tapis, les Nordistes s'en sortent plutôt bien. Un choix audacieux qui leur permet de se démarquer dans la masse de la scène française au bord de l'apoplexie. Même s'il s'agit de leur premier album ensemble, les musiciens ont œuvré de leur côté, et même si ce n'était pas dans le domaine du Metal, leur expérience se répercute sur la composition de Inner Devastation / Outer Serenity, plutôt aboutie.

 

Sylff propose donc un Metal moderne, extrême mais pas trop, qui devrait plaire aux fans de Gojira, Devin Townsend ou Klone, même si ce serait mentir que de dire que la musique du trio ressemble à celle de ces derniers. Le choix du concept album lui permet une grande variété dans l'écriture, au service de l'histoire et de l'émotion, tout en restant cohérent et les passages narratifs sont bien dosés pour ne pas nuire à la dynamique de l'ensemble. Même lorsqu'il se fait plus mélodique ou thrashisant, il se montre convaincant en faisant preuve d'une vraie maîtrise de son sujet, ce qui fait qu'au final nous sommes en présence d'une vraie réussite.

photo de Xuaterc
le 16/10/2018

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