The Black Heart Procession - Six

Chronique CD album (52:56)

chronique The Black Heart Procession - Six

Après un "The Spell" déjà excellent, les rockeurs allégoriques de San Diego remettent le couvert avec ce nouvel album qui marque d'une part le retour aux titres d'albums "numériques" et d'autre part, le fait qu'un disque de TBHP soit enregistré en même temps que celui de Three Mile Pilot, dont certains membres de The Black Heart Procession sont issus.

 

Ce que l'on peut également constater, c'est que cet album ponctue le retour d'une formation toujours au meilleur de sa forme ; preuve étant, ces treize titres accrocheurs, toujours épris de cette insondable tristesse, certes, mais relevés, de temps à autre, par des secousses rock du meilleur effet. Le début du disque est logiquement frappé du sceau de cette mélancolie, "When You Finish Me" et "Wasteland" exhalant ces tonalités désabusées sur un rythme lent, avant que "Witching Stone" ne hausse légèrement le tempo et confirme la bonne tenue de ce trio d'ouverture. Les Américains prennent ensuite une orientation plus acide, plus ouvertement rock, sur le poisseux "Rats", doté de sonorités, en arrière-fond, remarquables, et de ce chant envoûtant et ce, quelle que soit l'orientation voulue.

 

Un équilibre est d'ailleurs aisément trouvé entre les différentes colorations prises par "Six", et si un couple de chansons comme "Heaven And Hell" et "Drugs", dépouillé, honore le Black Heart Procession "funèbre", "All My Steps" évoque Tom Waits par la nature de son instrumentation et de ses arrangements ; "Forget My Heart" renouant ensuite avec une rudesse rock cette fois bridée. On navigue ici au gré des humeurs de la formation, qui débouche sur d'excellents titres dont la diversité, malgré un point commun reposant sur un certain désabus, permet de maintenir un intérêt élevé.

 

La fin d'album ne déçoit pas non plus,avec notamment un "Suicide" endiablé, franchement rock, et une cohorte de titres magnifiquement tristounets, presque inertes pour certains, parfois plus vivaces comme "Back To The Underground", le tout prenant fin sur "Iri Sulu", dont le climat m'évoque Leonard Cohen et qui ferme la marche de belle manière.

 

Très bon album donc pour The Black Heart Procession, qui en conservant les atmosphères qui ont fait sa renommée, orne celles-ci de petits plus qui, loin d'en altérer la valeur et l'intérêt, ne les rendent que plus intéressantes encore.

photo de Refuse to keep silent
le 14/10/2009

1 COMMENTAIRE

Christophe

Christophe le 17/10/2009 à 11:36:54

Si l'album est effectivement très soigné et d'une force toujours ahurissante (pas uniquement mélancolique, ainsi qu'il l'est justement écrit dans le billet), c'est du billet dont je souhaiterais simplement dire qu'il est bien écrit, d'une langue simple et coulante, sans chichi ni grandiloquence dont les chroniques d'amateurs copiant un peu les professionnels nous abreuvent) : bref, je ne rencontre pas si souvent de tels billets simples et de bon goûts pour ne pas, à mon humble niveau, en dire tout le bien que j'en pense.

pour revenir à Six, il me faudra quand même un peu de temps pour le ruminer plusieurs fois et en donner un jugement plus durable. les langueurs de 1 me manquent quand même un peu, et certains morceaux sont un chouia trop pops. non que je n'aime pas la pop, mais que de la part de BHP, je préfère rester dans les marais brumeux que gambader sous une campagne ensoleillée.
Idem, des morceaux plus rocks, presque laneganiens (ce qui est une très bonne référence pour ma part), mais qui progressivement me déçoivent. De The Cure à Mogwaï, combien d'artistes continueront ce trajet vers la lumière, alors qu'on souhaiterait qu'ils ne s'arrêtent jamais de nous noyer de noirceur.

OK, je chipotte un peu, mais c'est mon ressenti.

Cette légère déception me fait les noter assez haut (8/10, quand même), mais un peu bas pour ce qu'ils auraient pu faire.

vapob

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