The Project Hate MCMXCIX - Bleeding the New Apocalypse (Cum Victriciis in Manibus Armis)

Chronique CD album (65 minutes)

chronique The Project Hate MCMXCIX - Bleeding the New Apocalypse (Cum Victriciis in Manibus Armis)

Les voix du metal sont impénétrables.

 

J'ai beau avoir fait tourner ma première galette de ce type il y a de ça quinze ans ou presque, The Project Hate MCMXCIX reste pour moi un OVNI. Certes, depuis ces quinze ans, je me suis coupé les cheveux (j'entends déjà crier: «Haaaaa, le social-traître!»), j'ai même lâché un peu le mouvement, mais il me restera toujours une once d'agrafe murale entre les doigts. Alors, quand on m'a proposé de chroniquer Bleeding The New Apocalypse, dernier album en date des suédois, j'ai pris ça comme un défi. De la même manière qu'il ne faut pas laisser la pornographie aux pornographes, pourquoi faudrait-il laisser le metal aux métallographes?

 

Déjà fort de 8 albums, The Project Hate MCMXCIX avance lentement mais sûrement. Cette sorte d'hydre à cinq têtes sauce nordique est en perpétuelle mutation: changements de line up, featurings en pagaille, etc... Mais ils demeurent. Ils sont tout de même forts ces scandinaves, ça ferait longtemps qu'en d'autres contrées, le leader aurait monté un hypothétique groupe de doom sludge tandis que l'autre co-leader aurait monté un autre hypothétique groupe de black-death post apocalyptique, tandis qu'encore un autre co-leader vendrait des bandes dessinées. Bref, je m'égare et je fais de la vanne gratuite... Ce qui ressort en tout cas de Bleeding The New Apocalypse, c'est une incroyable envie et surtout une incroyable maîtrise; une production classique mais aux petits oignons. Du metal hifi. A chaque instant, le groupe montre qu'on ne lui fera pas à l'envers. Au risque même de perturber ou plutôt de complexifier l'écoute.

 

C'est simple, The Project Hate MCMXCIX mange ici à tous les râteliers: c'est à la fois death, indus, doom, black ou heavy à l'accent gothique. Metal, quoi. Le chant guttural de Jörgen Sandström est contrebalancé par les irruptions telluriques de Ruby Roque, le tout dans un flot de riffs entrecoupés d'interludes électroniques. Faire tenir tout ça ensemble relève d'une véritable gageure! Une gymnastique rythmique permanente qui tend à faire décrocher l'auditeur. Les morceaux demeurent difficilement différentiables les uns des autres. Cet effet est amplifié par leur assez longue durée (minimum 9 minutes la bête). Bleeding The New Apocalypse est donc taillé dans un bloc de marbre, mais pas entièrement dégrossi.

 

Si cet album peut plaire par son concept, prendre du plaisir à son écoute vous demandera plusieurs passages en platine, tant il mêle de choses différentes, ceci dit avec originalité. Il n'en reste pas moins qu'avancer dans une telle voie s'avère être un exercice qu'il faut saluer, espérons cependant que ce ne sera pas une voie de garage.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 08/06/2011

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