Blutrină - DiscoBallz

Chronique Maxi-cd / EP (15:18)

chronique Blutrină - DiscoBallz

Il y a des périodes comme ça pendant lesquelles, coïncidence du calendrier ou complot des Illuminati francs-maçons du Mossad, tout semble contribuer à vous emmener dans une direction précise, pour un rendez-vous convenu d'avance. Le concert parisien de Dirty Shirt au Petit Bain, ma découverte tardive du Romanian Beach d’Orange Juice et l’arrivée dans ma TO-REVIEW-list de DiscoBallz étant concomitantes, il semblait bien que les Dieux du Hasard avaient décidé que le printemps métallique se passerait en Roumanie ou ne se passerait pas.

 

Ainsi, sur la carte d’identité musicale de Blutrină, outre « Timișoara » et « Looney Fucking Grind » figure donc un EP intitulé DiscoBallz. Reflexe immédiat devant ce gloubiboulga métallique: « Oh ça, foi de lapin, ça sent l’Ultra Vomit des Carpates. Ou le Not A Br(a)in roumain – remember Superdisco? ». Ce qui n’est pas tout à fait faux. Mais l’EP étant constitué de reprises toutes plus improbables les unes que les autres, c’est plus encore aux Russes de Boney NEM que j’ai pensé (pour vous faire une idée: pim, pam et poum), dans une version toutefois un gros brin plus extrême. Parce qu’à l’instar des Ra-Ra-Raspoutines de la cover song métallique – qui, en leur temps, n’ont pas craint de s’attaquer à Desireless, Stevie Wonder ou Joe DassinBlutrină tape volontiers à l’autre bout du spectre musical quand il s’agit de s’approprier un titre. Bah ouais après tout, c'est quoi l'intérêt de reprendre "Whiplash", "Chapel of Ghouls" ou "Arise"?

 

C’est ainsi que l’EP s’ouvre sur le saxo tout meuhgnon du « Careless Whisper » de Georges Michael. Et si les presque 3 minutes qui suivent restent purement instrumentales, dès le milieu du morceau les roucoulades habituelles se muent en une folle chevauchée au milieu des paysages majestueux du Black/Death. Et puis le growl fait enfin son apparition sur une minute trente d’un bon vieux Death grassouillet, vaguement cousin de Cannibal Corpse, qui s’approprie comme un sagouin le « Can’t Touch This » de MC Hammer. Eh si… Plus improbable encore? Salt’n’Pepa, avec « Push It ». Parfaitement mon petit monsieur! Plein de glaires et de grosses grattes, mais également plein de « Ouh-baby-baby » entonnés par ces voix aigues têtes-à-claques qui ont fait la « gloire » de Gronibar. Sans oublier une nouvelle grosse poussée de Black Metal, en fin de titre. Mais peut-être êtes-vous plus Indus / Dancefloor? Dans ce cas Blutrină vous propose une version revisitée du « Voodoo People » de The Prodigy. Bon, j’avoue que je ne l’ai pas reconnu dès la première écoute, mais il faut reconnaître qu'une fois les wagons raccrochés, cette relecture balance pas mal.

 

La suite est par contre un peu moins fritzy patzy. Parce que des versions bis du « Beat It » de Michael Jackson, on en a déjà entendu quelques-unes (comme celle de Raintime par exemple). Pareil pour la réinterprétation du « Surfin Bird » de The Trashmen, dont on préfère la version proposée par les Freaky Fukin Weirdoz. Pour finir, le groupe nous propose un morceau original, « Kenny’s Resurrection », hommage à South Park qui tape cette fois plus franchement dans le Grind / Death nawakisant (ça part dans les Alléluia et le symphonique cheap en milieu de piste, avant de retourner dans le Bleuargl de fond de bidet)... Sauf que cela ne suffit pas à transfigurer la fin de l’opus.

 

Il faut conclure? Eh bien DiscoBallz est un « EP ‘cahuète » parfait pour l’apéro, quand il s’agit de commencer à dérider les potes en ouvrant les premières bières. Il ne figurera dans aucun Top 100 de ceci ni de cela, mais il n’est pas là pour ça. Et puis dans le genre "rondelle festive", c’est une bonne alternative aux sorties des Pastors of Muppets – même si, on est d'accord, ça n'a rien à voir…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: vous avez envie de voir ce que pourrait donner le « Can’t Touch This » de MC Hammer repris par Cannibal Corpse? Ou le « Careless Whisper » de Georges Michael revu et corrigé par Dissection? Non? Eh bien essayez quand même DiscoBallz. C’est gras, mais gouleyant.

photo de Cglaume
le 21/05/2019

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