The Summoned - Sessions

Chronique CD album (46:14)

chronique The Summoned - Sessions

« Oh toi, vu la gueule que tu tires, tu as encore dû accepter de chroniquer une nouveauté sans écoute préalable, en te fiant juste au discours promotionnel! »

 

Comment donc? J’ai l’air si pitoyable que ça? En même temps, c’est vrai qu’avec The Summoned on nous vendait des aventuriers du Metal, des chevaliers dont la mission était de repousser les limites du Heavy traditionnel. On nous promettait des riffs techniques (et là, pas de mensonge), du groove de malade (mouais, ça swingue comme un robot démantibulé...), des refrains à reprendre en chœur (whaaaaat?), des interludes jazzy (cyber punk le Dizzy Gillespie!)… On nous faisait miroiter la fusion symbiotique des univers d’un batteur fan de Death, d’un gratteux amoureux de Prog, d’un chanteur branché « Metal mainstream », et d’un second bretteur porté sur la shred mania…

 

Et au final?

 

Des influences diverses, c’est vrai. Mais embourbées dans un magma Mathcore urticant qui semble vouloir rendre hommage à ce que Car Bomb, The Dillinger Escape Plan et Burnt By The Sun ont produit de moins digeste. Ah ça, quand on enfile ce second album sur la rampe de lancement stéréo, « The Pendulum Swing » se charge très vite de nous faire comprendre notre malheur! Tu avais l’espoir d’écouter un Death Prog technique et aventureux? BAM, du bon gros Chaotic Dissonant Extreme-core dans ta trombine de mickey! Avec en prime des retournements d’ongles rythmiques et du ponçage de moëlle épinière à la Meshuggah.

 

Mais bon, nuançons quand même: l'expérience ne se résume pas qu'à cet éprouvant crash test du système nerveux. Car parfois, au détour d'une contorsion des doigts sur le manche, le flot sonore prend des atours plus « Death Technique ». La chose devient alors plus subtilement torturée, comme un Sadist naviguant loin du chef d’œuvre Tribe. A d'autres moments, les Américains calment le jeu façon "cocktail & olives" dans le salon de M. le marquis de Cynic. Au début de « Built of Glass », on se dit encore que ce bouillonnant mais moderne écoulement guitaristique aurait pu figurer sur un album d’Animals As Leaders, alors qu’à l’extrême opposée du morceau, la démarche ample et le chant rappellent fortement Gojira.

 

M’enfin malgré le supplément de lisibilité qui caractérise les derniers titres, malgré l’attrait primaire de certains patterns rythmiques tarabiscotés et pourtant amicaux, malgré le chouette geyser mélodique qui démarre à 1:03 sur « Faradic »… Eh bien on ressort fatigué, frustré et énervé de l’écoute de Sessions. Et ce même quand on commence à bien maîtriser les compos. Car tout cela est bordélique, frénétique, bavard... Du coup ça ne produit pas l’effet cathartique que l’on attend (enfin, que "je") d’une galette de Metal qui meule. Mais si vous kiffez les œuvres technico-chaotiques, si vous raffolez des dissonances, si vous aimez vous faire agresser par un essaim de guêpes tandis qu’Harvey est en train de vous refaire la toiture, si Car Bomb c’est du beurre et Dillinger c’est d’la bombe, alors vous devriez urgemment essayer The Summoned. Perso, désolé, j’ai jamais raffolé des piqures: je ne vais ni chez l’acupuncteur, ni chez le pierceur, alors ça n’est pas pour subir de pareils assauts de mon plein gré!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un petit brin Death Technique véhément et noisy, un gros brin Mathcore rebrousse-poil, plus des touches modernes et sophistiquées, c’est le menu de Sessions. Si l'évocation d'un mélange de Car Bomb, Dillinger, Sadist et Meshuggah vous met le Youpimètre en émoi, essayez. Sinon, gaffe: vous risquez de vous foutre les nerfs en pelote…

photo de Cglaume
le 03/11/2017

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