Celebrity Sex Scandal - The Fundamental

Chronique CD album (43:52)

chronique Celebrity Sex Scandal - The Fundamental

Chaque année c’est la même chose: alors que les guirlandes clignotent dans le sapin, que le menu de la cantine affiche en grosses lettres roses qu’il y aura de la bûche jeudi en 10 (ah non, pas cette fois: c'est Covid) et que tonton René a déjà répondu trois fois qu’il ne sait pas ce qu’il veut comme cadeau pour Noël, bam, des sorties inattendues viennent mettre à mal le Top de fin d’année pourtant déjà envoyé – cachet de la Poste faisant foi – à son Altesse sérénissime le Président Directeur Général de CoreAndCo. Cette fois-ci les tardifs agitateurs en question sont Dirty Loops (parfaitement, si si) et Celebrity Sex Scandal. A propos de ce dernier vous vous rappelez sans doute (mouais… bande de menteurs) que l’on vous avait déjà parlé d’Integral, le deuxième album de 2015. Eh bien The Fundamental est exactement le successeur que l’on espérait à cet opus sexy mais néanmoins perfectible. Allez, partons développer cette prometteuse allégation quelques lignes plus bas…

 

D’abord que s’est-il passé depuis Integral? L’affaire Weinstein, le scandale Jeffrey Epstein… Le groupe a été omniprésent – de manière subliminale du moins – ces dernières années. Cela a-t-il boosté sa muse? Il semblerait. Car The Fundamental s’est copieusement musclé en cet exact endroit où hier encore on trouvait des faiblesses. Que lui reprochait-on? Un mix peut-mieux-faire… Cette fois rien à dire: sans être de ces grosses cylindrés tape-à-l’œil, le son du Celebrity Sex Scandal 2020 a les chromes qui brillent. Quoi d’autre? Un manque de tubes qui claquent pour compenser une écriture faisant la part belle aux détours sinueux et autres mélodies décalées… En réponse le groupe rétorque « The Garden », « Thanks For Nothing » et plus encore « Cobwebs » et « Ave Satanas », autrement dit des pistes qui, si elles n’évitent que rarement les avancées en crabe et les rythmiques brinquebalantes, provoquent de gros coups de soleil dans les oreilles. Et pour appâter les fans de Dog Fashion Disco – qui n’ont effectivement absolument AUCUNE raison de continuer à ignorer ce disciple brillant – Greg Combs (lui-même ancien guitariste du groupe de Todd Smith) s’est non seulement réfugié sur Razor To Wrist (le label du chien qui twiste), mais il a également fait rappliquer dans le line-up John Ensminger et Jeff Siegel, respectivement batteur et ex-clavier du groupe à la truffe à facettes.

 

Pas de changement fondamental (… arf) dans le créneau où évolue Celebrity Sex Scandal: il s’agit toujours de ce Nawak Metal certes un peu retors, mais classe, futé, et rehaussé de cuivres généreux – TRES proche du couple Dog Fashion Disco / Polkadot Cadaver, donc. La touche « spatiale » de l’album précédent a cette fois disparu, mais pas ce mimétisme qui voit parfois Justin Osburn glisser dans les plates-bandes vocales de Peter Gabriel. Les couloirs des 10 compositions nouvelles sont cette fois encore biscornus, sombres, baroques, mais toujours tapissés de velours, et débouchant régulièrement sur des pièces mélodiquement somptueuses. Comme celle, pleine de cuivres joyeux et de basse badaboumante, où l’on atterrit à 1:14 sur « The Garden ». Ou celle qui, à 0:45 sur « Thanks For Nothing », après un parcours mouvementé à travers les stands d’une fête foraine déglinguée, réchauffe les cœurs via force « Alléluias » enthousiastes et sautillements espièglement Ska. « No Matter What The Cost » nous hameçonne quant à lui avec un « I – CAN’T – BREATHE » de sinistre mémoire, tandis qu’en son zénith dégoulinant de groove « Ave Satanas » achève de nous tatouer l’encéphale avec un irrésistible « Noooo, We don’t give a… Flyin’ FUCK! ».

 

Rien d’autre?

 

Oh que si. Parmi les morceaux choisis figure encore un « Cobwebs » viscéral, lourdement – mais puissamment – résigné, mais faisant paradoxalement preuve d’une souplesse féline et d’un détachement s’exprimant sous la forme d’un piano léger, presque nonchalant. Dernier élément de cet inélégante séance de « track dropping » (veuillez, cher lecteur, agréer l’expression de mes plus sincères excuses de chroniqueur laborieux), « Mia’s Song » est le morceau que certains adorerons détester, cette coulée de yaourt crémeux en plein milieu de l’album pouvant sembler incongrue – « Quoi? On ne va quand même pas se faire soudainement des zoubis et des papouilles duveteuses alors qu’on est encore plein de cette excitation Nawak provoquée par « Thanks For Nothing »? ». Pourtant ces 3 minutes passées à regarder avec nostalgie une averse de plumes à travers une vitre embuée réussissent l’exploit de nous attendrir le ventricule. Ils sont forts les bougres…

 

Alors il faudrait dire encore que parfois Justin Osburn s’énerve jusqu’à atteindre une rage proprement Phil Anselmeque (sur « Status Quo »), ou que « Sunday Best » est zébré de courts bœufs jazzy, mais on a déjà bien bavardé. Si vous ne devez retenir qu’une chose, c’est que si vous êtes adepte du côté le plus sombre du Nawak, et que vous avez hâte que Dog Fashion Disco arrête de ré-enregister ses vieux albums pour enfin livrer du neuf, The Fundamental sera pour vous comme une tablette de Milka géante pour un catéchèse en fin de carême. Maintenant allez écouter « Ave Satanas » et oubliez cette frustration éprouvée lors du premier contact avec The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: frustré par la non-nawakitude de The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo? Envie que Dog Fashion Disco ressorte enfin un album de la trempe de Commited To A Bright Future plutôt que de passer son temps à ravaler la façade de son back catalogue? Faites disparaitre cette moue boudeuse, et tentez The Fundamental: vous verrez que les petits oiseaux se remettront à chanter dans votre jardin!

photo de Cglaume
le 11/01/2021

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