Truckfighters - Phi

Chronique CD album (55:04)

chronique Truckfighters - Phi

Si on devait jouer aux statistiques de la musique, triturer le nombre de la bête et donc faire un ratio entre le nombre de groupes excellents et le nombre d’habitants de chaque pays, la Suède serait incontestablement sur le podium. Over the top, les nordiques ! Allez comprendre, peut-être est-ce dû aux rollmops… Je vous ferai grâce de les énumérer ici, mais depuis une vingtaine d’années, on atteint un ratio à faire pâlir notre bonne vieille exception culturelle bien de chez nous.

 

Nous ayant déjà asséné un Gravity X en 2005 tout en panache, les quatre Suédois de Truckfighters reviennent en 2007 avec Phi sous le bras, pour le plus grand bonheur de nos esgourdes. La formule du desert rock grungisé, pourtant moult fois éculée depuis une quinzaine d'années, reprend ici toutes ses lettres de noblesse.

Le fuzz est ton ami ? Monte donc dans la cabine de conduite et attache ta ceinture pour un tout nouveau départ, un tout nouveau voyage ! 55 minutes de musique donnant une envie irrépressible d’arpenter les mornes plaines arides du Mojave ou les Causses du Larzac, au choix, et ce au volant d’une Ford Torino (rouge avec la bande blanche sur les côtés). Bath, le programme !

Truckfighters n’est pas franchement le genre de groupe à cacher son jeu. Dès les premières secondes du morceau d’ouverture, « Atomic », on mange la poussière : fuzz, octaver, amplis vintages, down tuning et frappe de mammouth pourraient être les sous-titres du morceau. C’est simple, le son est bougrement gros, gras, bref énorme. Mais là où je sens que les moins réceptifs commencent à penser que c’est une énième resucée du mix Kyuss, Soundgarden, Fu Manchu ou Black Sabbath et autres références seventies du genre, je réponds : oui mais en mieux !

La force de cet album est d’arriver à concilier une puissance folle et une musicalité toute psychédélique. Le titre « Chameleon » en est l’illustration toute trouvée : à la fois épique par ses longues plages instrumentales qui se terminent par une ballade acoustique et redoutablement efficace par sa science du riff furieux. Comme un carbu de camion Scania doré à l’or fin (cherchez l’erreur) : c’est raffiné mais c’est quand même fait pour envoyer du lourd.

De tous les titres, le très Josh Homme-like « Traffic » ressort comme potentiel single, le  titre le plus accessible, avec un chant clair et aérien. Même si Phi reste un album très massif avec des morceaux bruts de décoffrage comme « Warhead », Truckfighters n’en oublie pas pour autant de calmer l’intensité à l’image de « Dysthimia » et quelques autres passages disséminés par-ci par-là…

 

Si vous réussissez à sortir indemnes de la petite heure que dure ce petit voyage au pays des cow-boys qui mangent des petits pains grillés, c’est que vous avez le cœur bien accroché, parce que Phi transbahute dans tous les sens, prend les tripes et donne une sévère envie de pousser dans ses retranchements toute installation hi-fi mise à disposition. C’est simple, en camion, l’Arizona, c’est franchement pas loin de Stockholm.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 12/04/2011

2 COMMENTAIRES

carcinos

carcinos le 12/04/2011 à 11:17:37

Un bon album, mais qui tire en longueur et qui dispose de beaucoup moins de morceaux accrocheur que le Gravity X. Et Mania est carrément dans un autre monde, du genre pop rock ou je sais pas quoi.

Geoffrey FTBSTRD

Geoffrey FTBSTRD le 12/04/2011 à 12:39:16

j'avoue que Mania est super déstabilisant... mais entre la prod de Gravity X et celle de Phi, punaise, y'a pas photo!

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