Tub Ring - A Choice of Catastrophies

Chronique mp3 (40:19)

chronique Tub Ring - A Choice of Catastrophies

GODDAMN, IT’S GOOD TO BE BACK!

 

... Autrement dit « Nom d'une pipe, ça fait du bien d’être de retour les copinous! ». C’est le cri du cœur que Tub Ring ne peut s'empêcher de pousser sur « Time For Me », le premier morceau de son 7e album. Et crénom, on est bien d’accord, Hector! C’est qu’il aura quand même fallu attendre 7 ans depuis l’exceptionnel Secret Handshakes pour avoir enfin une nouvelle carte postale musicale en provenance de Chicago. Manifestement, au bout d’une telle attente, ça commençait à les chatouiller sévère… D’où, en l’espace d’une seule année, la sortie 1) de The Best of Tub Ring: Polyvinyl Chloride, compil’ réservée aux fétichistes vinylophiles, et de 2) A Choice of Catastrophies, la 7e merveille du monde-anneau qui nous occupe céans.

 

Bien des choses peuvent se passer en l’espace de 7 ans. La révélation que les voies du Seigneur sont impénétrables, mais que les tiennes, si. Les élections concomitantes d’un yuppie libéral d’extrême centre-droit sur le vieux continent, et du mètre étalon de l’échec intellectuello-capillaire dans le Nouveau Monde. Des shows d’AC/DC avec Axl Rose au chant. Des armées d’internautes qui se déversent des seaux de glaçons sur la tête, ou qui crèvent en se selfiesant…

 

Bref.

 

Du coup on aurait pu craindre qu’après tout ce temps, Tub Ring ait eu envie de vérifier si la Hardtek et le Jazz manouche ne pourraient pas se marier en prime time sur les ondes des radios FM américaines. Sauf que non: ces gens-là étaient déjà mûrs – artistiquement parlant – lors de la poignée de main secrète de ce début de décennie, et la Fusion personnelle qu’ils pratiquaient alors depuis déjà quelques temps était suffisamment riche de possibilités pour qu’ils n’aient pas spécialement envie d’aller voir ailleurs si le succès y est plus facile.

 

Les 13 morceaux que l’on découvre sur ce nouveau chapitre continuent donc d’associer Electro lounge classieuse, bougeotte vénère noisy, craquages de slip Nawak, pauses ambiantes sublimes, beats smart’n’soft… Et aptitude à composer de petites pépites complètement extra-terrestres. Il est incroyablement difficile de décrire fidèlement l’univers de ces gars-là en quelques mots bien sentis. Le plus facile reste encore de vous dire que si vous aviez aimé le chapitre précédent (… je vais bientôt me mettre aux 5 premiers, promis!), vous ne pourrez qu’être séduits par ce nouvel opus aux facettes multiples et à l'attrait unique. Parfois, au fil de ces 40 amicales minutes, on a l’impression d’écouter une version bien habillée des tubes figurant sur les 2 derniers Die Krupps. Parfois il semble que l’on fasse un détour sur un album de Dog Fashion Disco. Parfois sur celui d’un That Handsome Devil. Parfois ça soupire en mode Jazzy. Parfois de belles orchestrations parent de costumes magnifiques des morceaux faussement froids. Parfois l’effervescence rappelle Toehider ou 6:33. Parfois (souvent!) les cuivres remettent du gin dans les verres à cocktail et du swing dans les claquements de doigts. Parfois on a l’impression d’être dans un happening pour hipsters où piano, phrasé Hip-Hop tout en retenue et beats de velours font courir un léger vent frais dans les barbiches « taillées au cordeau ». Parfois on ne peut résister à l’envie de se trémousser en jetant les bras vers le ciel.

 

En gros c’est ze BIG kiff! Même si notre côté Trve Brutal Nawak Crustcore nous souffle insidieusement à l’oreille que de vils m’as-tu-vu amateurs de musiques ché-bran seraient eux aussi capables de faire de cet album leur coup de cœur de la semaine.

 

Mais rien à faire: impossible de ne pas adorer ces nouveaux titres.

Car « Not Before Our Time » noud prend par la main pour nous faire admirer un superbe lever de soleil se concluant par la plus enthousiaste effervescence toon observée depuis « Love Is All ».

Car « Proper Funds » fait montre d’un groove plantigrade que l’usage d’une inquiétante thérémine ne fait qu’accentuer habilement.

Car « Impress Your Creators » est un tube de Circus Metal aussi frais que stimulant.

Car « Trying Again » fait claquer des doigts comme dans le plus swinguant des hits de Dog Fashion Disco.

Car « prisencolinensinainciusol » irradie le Happy Rock’n’roll de bord de mer.

Et aussi parce que la Nième reprise qui figure en queue de peloton est une fois de plus aussi osée que réussie – le « Remember The Time » de Michael Jackson se faisant ici revisiter à la sauce « Minimalisme planant & Fumette cosmique ».

 

Alors qu’on m’explique pourquoi, avec une telle personnalité et un tel talent, le groupe a besoin de faire financer ses sorties via du crowd funding? Pourquoi ne sont-ils pas signés sur un label digne de ce nom? Pourquoi leur album n’est-il disponible qu’au format MP3? Je m’en vais te coller un maousse de procès au cul de Monsieur Ainsi-Va-le-Business pour injustice caractérisée et manque de jugeote confinant au crime contre l’humanité, moi…!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: toujours aussi à part, toujours aussi brillamment accrocheurs, toujours aussi doucement fêlés, les Tub Ring reviennent avec un 7e album qui prolonge délicieusement les doux frissons jadis procurés par Secret Handshakes.

 

photo de Cglaume
le 06/12/2017

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