We Only Said - My Oversoul
Chronique CD album (31:28)

- Style
Indie Pop - Label(s)
Les disques normals - Sortie
2019 - Lieu d'enregistrement Home Made
- écouter via bandcamp
Après quatre années d’absence et un Boring Pools à l’époque qui n’avait d’ennuyeux que le nom, We Only Said est revenu en mai dernier pour nous proposer My Oversoul, un nouvel album Indie Pop singulier et au raffinement irrésistible.
Le line-up du combo Rennais semble avoir été légèrement bousculé depuis Boring Pools même si l’on retrouve la quasi-totalité des membres historiques du groupe (exception faite du bassiste). Des membres toujours fidèles et solidaires à leur chanteur guitariste Florian Marzano, élément fondateur du groupe. A ceux-là, viendront se greffer les deux dernières recrues, deux femmes qui participeront singulièrement à l’exhaustivité et à l’accomplissement esthétique d’un très sophistiqué My Oversoul.
Pour entamer cet élégant et très onirique My Oversoul, le groupe nous offre, dans un formalisme des plus classique, un prélude au piano sur un « Before the End » qui nous révèlera à l’écoute de ces premiers accords la langueur musicale et la charge émotionnelle à laquelle nous nous abandonnerons par la suite. S’ensuit « Go Past », un titre épuré au possible avec son riff de guitare digne d’un élève de premier cycle mais qui pourtant fonctionne très bien dans son innocente simplicité. Une technicité en musique qui entendons-nous n’a jamais rien eu à voir avec une quelconque idée de la beauté. De manière générale, We Only Said comme toute bonne formation pop qui se respecte n’a pas lieu d’étaler son radicalisme technique. Les arrangements précis et les différentes articulations « Go Past » que trouve le groupe compensent largement les carences techniques dont souffre un style ayant fait le choix de l’accessibilité comme leitmotiv. Jusque là rien de déshonorant bien au contraire.
Seulement trois morceaux et déjà pas mal de palabres, c’est plutôt bon signe… « Go Past » est selon une formule consacrée, et si l’on doit isoler par affection un seul des dix morceaux : le morceau de bravoure du groupe. Son larsen en milieu de piste est tellement bien placé, traduit magnifiquement le point d’orgue de la piste et ce moment où l'accablement esthétique est à son comble. Dernière piste à être examinée de plus près, après je vous laisse vous réconcilier en toute autonomie avec la Pop, notamment celles et ceux qui auraient encore la cuistrerie d’un individu en mal de reconnaissance et la sensibilité d’un matraqueur assermenté. « Smile », seule piste acoustique de cet album m’a beaucoup fait penser à la douceur du Calendar des Milanais de Sparkle in Grey. La même sobriété, la même candeur mélodique ainsi que la mélancolie profonde que l’on ressent intimement à l’écoute de « Smile » et de l’entièreté de Calendar.
Allez trêve de blabla… Poursuivez sans moi et délectez-vous de My Oversoul.
Dernière petite remarque à l’allure de bémol et pour rejoindre l’avis de Pidji (#fauxderche), un effort reste à faire sur l’accent en Anglais aux chants qui est malheureusement très souvent grossier, à la limite de la francisation la plus plate « Lies ». Une reverb un peu plus conséquente aurait peut-être pu réparer cette maladresse. A leur décharge, les Bretons.nnes ont souvent quelques difficultés avec les langues issues des puissances coloniales, parfois même avec leur propre langue Aha ! (#Humourdenormand, #Lenormandnestmêmepasunelangue = il n’y a même pas de Game, juste un folklorisme absurde autour de cette illusoire rivalité). Néanmoins, à la décharge « bis » des interprètes vocaux de We Only Said, leurs timbres de voix chaleureux.ses compensent très largement ces difficultés de prononciation. Même si les voix n’ont rien de voix de virtuoses car très souvent chétives, discrètes et en sourdines, elles sont immuablement chaleureuses et sensibles. Les faiblesses vocales des chanteurs.ses se transforment ainsi en force car toujours sur le fil de la vulnérabilité. Une vulnérabilité lyrique qui sert toujours et en toute cohérence le propos musical défendu sur My Oversoul. Celui de l’authenticité, de la tristesse exorcisée, de la candeur sublime, de la profondeur et de la légèreté des sentiments… entre autres choses…
De la sophistication et de la subtilité des arrangements, à la sobriété des riffs en passant par les différents états émotionnels que nous traversons à l’écoute du Skeud, We Only Said avec My Oversoul devrait, une fois n'était pas coutume, en séduire plus d’un.e.
En trois briques : #Trentenairedécadent
Feeling ?
Grâce ?
Pop Rennaise ?....
Bah We Only Said ! Qui d'autre?
0 COMMENTAIRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE