Zeroscape - Finish Dem

Chronique CD album

chronique Zeroscape - Finish Dem

Qui dit « chronique saignante » dit « mise au point initiale ». Si si, c’est mieux, ça éclabousse moins. C’est comme pour certaines blagues borderline: on s’autorisera à rire ou à grincer des dents avec d’autant moins de retenue qu’on sait qui la raconte. Non parce qu’il y a quelques vannes de Coluche qui passeraient beaucoup moins bien si c’était Roucas, Dieudo ou Zeimour qui les racontaient…

 

Avertissement préalable, donc: le toto qui vous cause actuellement est un gros fan de Skindred (z’avez qu’à vérifier en cliquant par-là), et le peu qu’il connait de Bad Brains l’a vraiment botté. Sans parler du fait que Body Count lui fait faire de belles risettes de plaisir (tiens). Et c'est la même avec tout ce qui mélange Metal et Truc Muche, sans véritable a priori sur la nature du Truc ni du Muche. Bref: la note peu glorieuse attribuée à Finish Dem n’est clairement pas le crachat haineux d’un fan de Trve Necro Manowar Metal au visage d’une « musique de dégénérés ». Non. C’est la marque d’une réelle déception.

 

… Là, comme ça les ceusses qui ne savaient pas économiseront (peut-être) de vains coups d’épée dans l’eau. Parce qu'autant c’est frais et agréable en été, autant ça ne vaut pas un bon brumisateur. Et puis on est en hiver, sacrebleu!

 

Alors venons-en aux faits, et notamment à ceux-ci:

- Zeroscape a manifestement de la bouteille (quasi 17 ans dans la place quand même!)

- les Canadiens démarrent leur 3e album en s’auto-décernant le titre de Champions du Monde du Reggae Metal. Ok, a priori c’est pas censé être du gros 1er degré, m’enfin après une telle entrée en matière, mieux vaut assurer…

Et le problème c’est que derrière, ça ne suit pas vraiment. Essayons de vous décrire le comment du pourquoi sans être trop désobligeant...

 

Alors côté prod’ déjà, c’est un peu maigrelet: ça manque de biceps, de chromes, de soleil. On a un peu l’impression d’écouter la zic derrière un voile, qu’on aurait bien envie d’arracher histoire que ça nous saute un peu plus franchement aux oreilles.

Les ronchonneries continuent ensuite sur des critères plus subjectifs, mais crénom: que tout cela manque de finesse, d’imagination, de sophistication! Parce que pour ce qui est de l’aspect Metal, on n’a guère droit qu’à du gros Moshcore bien gras à riffs binaires déjà entendus et réentendus. Et quand la lead pointe le bout de son nez, c’est pour égrainer le nombre minimal de notes. OK, on n’est pas là pour se chatouiller la nouille devant Dream Theater ou Dragonforce, m’enfin là parfois ça frôle l’indigence mélodique. Heureusement que la basse rattrape un peu le coup…

Et puisqu’on parle de pauvreté, côté chant ça n’est guère mieux. Quand le placement n’est pas hasardeux (j’ai du mal avec le refrain de « Lies Out, Lights Out »), des fois c’est limite faux (aïe la partie doucereuse à partir de 2:40 sur « Two-Way Street »). Et ces paroles: « Oh girl I love You So », « Hands Up In The Air, Wave them like you just don’t care »… Et moi qui me moquais gentiment de ce qu’écoute mes gamins!

Sans compter que ça repompe en long et en large. Alors évidemment, sur « The Funeral » la déclinaison du riff de « The Eye of The Tiger » (en moins bien, of course) est assumée, pour l’ambiance match de boxe. Et la reprise du « Get Up Stand Up » de Bob Marley est un exercice de style classique (sauf que du coup, là, ça devient de loin le meilleur morceau de l’album, ce qui souligne d’autant plus le manque de substance du reste de la tracklist). Mais à 2:22 sur « New Day », la resucée du « Genocide » de Offspring, c’est encore un clin d’œil ou un gros emprunt de flemmard? D'autant que pour être honnête, un morceau sur deux donne l’impression d’entendre soit une mauvaise caricature de Skindred, soit un hommage peu inspiré à Bad Brains. Et ça finit par exaspérer...

 

Qu’est-ce qu’on sauvera de cette raggamelle retentissante, en dehors de la chouette reprise de « Get Up Stand Up »? Un « Two-Way Street » plutôt sympatoche, avec un bon pré-refrain et des cuivres bienvenus sur le plan Ska de fin de morceau. Et puis un « New Day » qui, sans être la 8e merveille du monde, réussit à accrocher aux entournures. C’est mieux que rien, mais ça fait maigrelet. Du coup on va arrêter là cette chronique: pas besoin d’un « Finish Him » à la Mortal Kombat pour rajouter du sang sur le ring…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: fans de Skindred et Bad Brains, vous en voulez toujours plus? Eh bien sachez que Zeroscape s’est lancé lui aussi dans la grande aventure du métissage Reggae / Metal. Sauf que notre apprenti petit chimiste du jour n’est clairement pas le plus doué dans cet exercice. De là à penser que le patronyme est un métissage entre « Zéro pointé » et « Escape qui peut! »…

photo de Cglaume
le 01/02/2018

4 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 01/02/2018 à 15:25:16

De toutes façons rien qu'avec cette pochette... ouch...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/02/2018 à 15:19:57

Petite précision pour Bad Brains (grande époque avec HR donc): ou les mecs faisaient du reggae roots ou du putain de HxC mais pas les deux en même temps.

cglaume

cglaume le 03/02/2018 à 16:56:49

Perso je connais surtout "Rise". Et là on est dans la période Ragga

AlMaazif

AlMaazif le 25/04/2019 à 23:52:05

Pour les suivre depuis un moment ce nouvel album me faisait plaisir, mais après plutôt d'accord: le mélange reggae était pas dégueu sur les 2 premiers, ça commençait à être moyen sur Friday Night (Get Up Stand Up est d'abord sorti sur Friday Night d'ailleurs) et là c'est pas terrible.
On entend beaucoup moins le 1er chanteur aussi, malheureusement.
La pochette me choque pas par contre, l'habitude des immondices de l'underground sans doute ^^


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