A Verbal Equinox - And The Ringmaster Is Pleased To Introduce...
Chronique mp3 (40:07)

- Style
Nawak metal forain - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2013 - écouter via bandcamp
S’il fallait proposer une illustration sonore à l’article « Circus metal » au sein de l’Encyclopédie Multimédia des Musiques Amplifiées, il ne serait pas facile de choisir entre un extrait du Giggles, Garlands and Gallows de 6:33 ou un morceau choisi provenant du Orchestra Phantasma de Vicious Hairy Mary. La meilleure solution consisterait sans doute à ne pas trancher entre ces 2 options également pertinentes, mais à opter pour la tangente en jetant notre dévolu sur un échantillon sonore tiré du premier – et aujourd’hui seul – album de A Verbal Equinox: And The Ringmaster Is Pleased To Introduce...
Sauf qu'il est peu probable que vous ayez déjà entendu parler de ces américains du New Jersey. Alors zou, quelques infos en vrac, sous vos applaudissements…
A Verbal Equinox est un groupe relativement récent (puisque formé en 2010) qui cite parmi ses influences Mr Bungle, Tomahawk, Tom Waits, Stolen Babies, Sleepytime Gorilla Museum ou encore Tub Ring. Du coup vous comprenez mieux le pourquoi de leur présence ici. Parmi leurs spécificités, on notera qu'à l'Equinoxe Verbale, c'est un duo mixte – Cheska et Wilton, la première
« 20 euros que ce genre de joyeuse tambouille musicale va faire bouillir le jus de veine de notre lapin en moins de temps qu’il n’en faut pour dire CHTONK! »
Sur le papier, on est d’accord, c'est calibré pour. D’autant que la pochette – dans un esprit très « Achille Nawaka & le cirque Macabre » – met en confiance. Et puis les premiers contacts sont tout à fait concluants: féerie foraine, démesure grand-guignolesque, badaboumeries fourmillantes, chant féminin classieux façon « Gwen Stephani devient la nouvelle chanteuse d’Unexpect »... C'est bien simple: on se croirait chez les Stolen Babies – voire même plutôt chez Akphaezya, histoire d'aller au plus ressemblant. Et pour ne rien gâcher, quand Wilton décide d’utiliser plus intensément le micro, on se met à penser à Diablo Swing Orchestra (cf. « Bleüctipie »). En outre, le contexte aidant, parfois on ne peut s’empêcher de penser à 6:33 (tiens, au début de « Recurring Nightmare #432 » par exemple).
« Ze panard donc, on avait raison! Alors dis: c’est quoi ces minauderies? »
Eh bien, peut-être est-ce dû au fameux effet « 1er album », mais le tableau n’est pas tout à fait immaculé. Parmi les points noirs qui mouchettent la toile de notre humeur, il y a tout d'abord le son des guitares – les pauvrettes souffrant d’une prod’ étouffée et d’un rejet dans les bas-fonds de l’arrière-plan. Autre cause de frustration – et c’est la principale: le travail de composition. C'est que des compos comme « Recurring Nightmare #432 » ou « Acta Est Fabula, Plaudite! » ne respirent pas assez, et souffrent notamment de l’hyper présence de Cheska qui – malgré une voix magnifique – étouffe un peu les chansons, ne passant jamais la main ou presque afin de laisser place à un break, une intervention extérieure, un changement de rythme… Bref à un peu d'oxygène. Du coup ces titres semblent une longue bobine un peu uniforme, nous faisant presque regretter le bon vieux format couplet/refrain/couplet. Autre source de frustration: bien que les 12 titres aient tous un gros potentiel, un abord accueillant, et dégagent une bonne humeur indéniable, ils n’arrivent que très rarement à transformer l’essai et décoller vers les horizons de la musique tubesque. Du coup la majorité des compos sont sympathiques, mais pas non plus imparables. Heureusement, 2 d'entre elles me font mentir: « ¡Nüburbåtizé! » tout d’abord, aussi barrée que bondissante et speedée, sur laquelle Wilton s’offre une chouette escapade dans l’univers du scat qui swingue, et où l'on voyage un temps au sein de contrées orientalisantes. Puis « If We're Not Careful, We'll Turn Into Alcoholics. I Mean... Catholics », morceau véritablement inspiré qui fait preuve d’accroche et qui fait réaliser à quel point Cheska peut avoir de faux airs de Gwen Stephani.
Finalement, écouter And The Ringmaster Is Pleased To Introduce... c’est un peu comme se rendre au cirque. Certains morceaux sentent un peu le déjà vu, certaines ficelles sont un peu trop apparentes, derrière le strass et les paillettes les costumes sont parfois un peu élimés, et puis certains tours sont à 2 doigts de louper. M’enfin on ressort immanquablement du chapiteau avec un sourire en travers de la trombine. Je vous parie que si 2e album il y a, nous n’aurons plus du tout de raisons de faire la fine bouche…
La chronique, version courte: And The Ringmaster Is Pleased To Introduce... est un album emblématique de ce que certains appellent le “Circus metal”. Ambiances foraines, atours « cabaret grotesque », folie et guitares: on trouve ici tout ce qui fait briller les yeux des fans d'Akphaezya, des Stolen Babies ou de 6:33. Par contre, derrière les paillettes, on sent quand même que tout ça n’est encore qu’un 1er album. La suite, vite!
2 COMMENTAIRES
Wilton le 30/12/2014 à 02:26:07
Man, I wish I could read whatever language this is.
sepulturastaman le 30/12/2014 à 13:35:38
http://translate.google.fr/translate?u=http%3A%2F%2Fwww.coreandco.fr&hl=fr&ie=UTF-8&sl=fr&tl=en
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