Abre Los Ojos - Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents

Chronique CD album (27:32)

chronique Abre Los Ojos - Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents

Abre Los Ojos est un groupe de Screamo originaire de Bourg en Bresse existant depuis peu puisqu’il sort sa première Démo en 2016. Faisant partie intégrante de la scène Hardcore du « Grand Est », Abre Los Ojos a pu partager l’affiche avec les références incontournables de cette région. On compte donc Aleska, Contwig, No Vale Nada, Jeanne ou encore Potence comme ex-futurs-camarades de soirée des Burgiens. Si la parenté Hardcore est indiscutable entre ces différentes formations et Abre Los Ojos, le combo semble lui plutôt avoir fait le choix d’un Screamo traversé par quelques influences Post-Hardcore voir Crusty. Un Punk-hardcore à la Burning Bright ou encore à la Aussitôt Mort pour mentionner des formations que je connais davantage et contrebalancer avec la tournure géographique qu’a pris cette chronique. Mais après tout vous me direz : Grand Est/Grand Ouest même combat, seul l’internationalisme vaincra Aha !!

 

Pour nous tourner davantage sur le contenu du Skeud, on compte seulement sur Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents deux faces sur lesquelles figurent deux titres fleuve et dont les plans en cascades peuvent paraître assez inégaux les uns par rapports aux autres. Certains sont vraiment bien sentis avec de vrais riffs de bravoure quant à d’autres, tout de même en marge sur le Skeud, sont complètement poussifs pour ne pas dire laborieux. 

Néanmoins et mis à part des choix de riffs qui peuvent surprendre et susceptible par moment de nous extraire de l’immersion opérante et effective dans laquelle nous plonge le combo ; de manière générale ce skeud est vraiment réussi, et ce notamment grâce à l’âpreté et la noirceur de son ambiance. Une âpreté et une rudesse renforcées par le chant Crusty du préposé au Lead et par une production DIY à la Deathwish mais sans le sou et sans le Ballou. Une production fauchée pour être tout à fait honnête avec vous mais pas dénuée d’intérêt car raccord avec les textures et le décor planté par le groupe, un décor terreux suintant la moisissure, glauquissime et où le malaise est permanent.

Même si le chant manque lui aussi et à l’instar de la production d’un peu de niaque, il est largement compensé par l’énergie du désespoir. Une fois dépassé les manques d’une production vraiment cheap, Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents se révèle être un album convaincant.

 

Le Hardcore d’Abre Los Ojos sait être massif lors de costaudes sections Post-Hardcore mais sait aussi dégoupiller lorsque dans l’urgence le riffing est emmené par quelques mélancoliques accords. La cover rappelle un peu les récurrences graphiques et très organiques des Espagnols de Drei Affen. Et Hop !! 6 points supplémentaires à ajouter à la besace d'Abre Los Ojos, un combo qui ne manque pas de goût pour choisir ses références graphiques, musicales comme filmographiques. Le groupe porte effectivement le nom d’un petit chef d’œuvre espagnol réalisé par Alejandro Amenàbar et dont le remake Hollywoodien Vanilla Sky, parlera surement davantage aux contrariés des films d’auteurs.

 

Pour conclure sur l’attrait du groupe pour le cinéma, on peut également entendre à de nombreuses reprises sur Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents une série de samples extraits du Bruit des glaçons de Bertrand Blier. Film noir comme cet album et dont l’objet principal est le cancer. La peste de nos sociétés de "progrès" qui emporte chaque jour avec elle son armée de corps pitoyables et agonisants ; des corps suppliants la faucheuse de faire prestement son œuvre afin d’épargner des spectateurs stupéfaits et impuissants devant la misère du monde.

 

Allez Ciao Tonton ! et t’inquiètes on finira bien par fumer le capitalisme et son idéologie d’mort. Et puis, rassurons-nous car quoiqu’il arrive :

 

« Les morts sont invisibles mais ils ne sont pas absents… »

 

 

 

 

 

 

photo de Freaks
le 06/01/2020

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