Alkerdeel - Slonk

Chronique CD album (36:59)

chronique Alkerdeel - Slonk

Le moins que l’on puisse dire c’est que Lede, 3e album des Belges d’Alkerdeel, n’avait guère enthousiasmé il y a cinq ans maintenant notre Xuaterc, maugréant tout à la fois contre un son « tout bonnement dégueu, à la limite de l'inaudible », une batterie « en carton, avec des cymbales qui noient tout », des lignes de guitare « faibles et brouillonnes ». Quant aux hurlements du vocaliste, « c'est à peine s'ils sont compréhensibles ». Avant de conclure : « On a un album qui possède les défauts de ses défauts (l'expression est voulue), honnête jusqu’à l'os, mais, qu'à titre personnel, j'aurai vite oublié. »

 

Ouch, mange tes dents…

… manque plus qu’elles se déchaussent de leurs gencives.

 

Xuxu, dont j’aurais partagé les vues à l’époque, m’offre ici une précieuse base de travail pour mieux aborder les éventuelles améliorations – en fait elles sont réelles, à défaut d’être franches et massives – de leur 4e et dernier long format Slonk. Enchaîner les écoutes est éclairante à ce propos, comme souvent d’ailleurs ! 

 

Là encore le mode « R. à B. » est enclenché, à commencer par l’artwork : après un diable péteur, qui aurait imaginé que nos voisins belges iraient illustrer leur nouvelle plaque rugissante et corrosive avec un … lapin blondissant !? Mais la principale ligne de force vient incontestablement des p’tits efforts effectués dans le mix final. La basse de QW bénéficie toujours d’un placement en première classe et cela s’entend dès les premiers temps, un peu plus calmes qu’à l’accoutumée, de "Vier". Le chant de Pede est toujours aussi hargneux ("Eirde"), assumant sans doute d’être quasi « inaudible ». Mais, pour le reste, la production de ces quatre titres, enregistrés dans les conditions du live (précision importante), est ‘achement moins granuleuse et stridente que l'opus dégueulé en 2016 (à commencer justement par le travail de Nieke sur les cymbales), sans pour autant lisser le Raw Black/Sludge fou furieux balancé dans nos esgourdes. De toute façon, je pense bien que chaque membre de ce quatuor aurait préféré tremper ses noix dans un bain d’acide, voire même se mutiler le rectum avec un couteau à huitres électrique, plutôt que de proposer une création tiédasse. Il fallait peu de choses : ce n’est pas si mal finalement de faire quelques efforts dans de viles tâches d’ajustements techniques. Dans ce sens, merci à Frederik Segers (Boma Studio, Gand) et à Greg Chandler (Priory Studio, Birmingham) !

 

Après 5 minutes surprenantes marquées par un Metal plus léger et groovy, "Vier" fait fi des conventions et, toujours selon un modus operandi très « rien-à-branliste », enclenche aussitôt  la seconde pour soumettre une belle cassure, bien plus féroce et poisseuse avec une guitare de Pui toujours aussi crue et fielleuse. Puis bis repetita après 8 minutes… Et après ? Et bien après avec "Eirde", tout s’enchaîne dans un tourbillon crasseux et caustique. La sauvagerie te percute la face avec "Zob", rythmiquement très en place. Mais, pour être tout à fait franc, et après seulement trois titres et 28 minutes (dont 20 minutes d’agression en règle !), les conduits commencent quelque peu à être éreintés, tandis que le dernier morceau "Trok" finit de vous les abraser… euh les conduits, pas les noix ! Et ce en dépit d’un jeu de guitare (un peu étouffé dommage) qui flirte avec le Black atmos. Peut-être pour mieux nous montrer une autre facette de ce groupe, visiblement très en colère.  

 

Vous l’aurez donc compris : vous pouvez consommer le nouveau Alkerdeel, mais avec modération…

photo de Seisachtheion
le 24/05/2021

3 COMMENTAIRES

papy_cyril

papy_cyril le 24/05/2021 à 15:48:00

Il se murmure que c'est Cglaume qui a posé pour la pochette...

cglaume

cglaume le 24/05/2021 à 20:17:06

Fake news: J'ai la queue beaucoup plus longue (l'extension caudale (aussi))

Xuaterc

Xuaterc le 24/05/2021 à 20:18:06

Je suis content de lire que le groupe a su évoluer dans le bon sens tout en gardant sa Fuck You attitude

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