Altar In Darkness - Memories and Ruins

Pour être tout à fait franc, je n’ai rien de particulier à vous dire concernant les Ukrainiens d’Altar In Darkness, tant les informations existantes à leur sujet sont si ce n’est nulles, tout du moins réduites à la portion congrue. Constitué de très fraîche date, ce duo (à première vue) n’a à son crédit qu’un EP 2 titres Bloodmoon Over Transylvania I sorti à l’automne 2020, suivi d’une participation l’année suivante à un split quadricéphale en compagnie de Shadows Ground, Throne of Evil et Wildes Heer. Et puis … c’est tout. Basta !

Si... Disponible depuis le 6 janvier, leur format court Memories and Ruins (4 titres) est la première écoute vraiment marquante de l’année 2022. Son principal mérite – et c’est peu de l’affirmer – tient au fait que la double nuance « Raw » et « Mélo » ne fait l’objet d’aucune discordance ni faute de composition.  Pas de liaison musicale oxymorique ici. Bien au contraire, l’un comme l’autre mène une danse maudite et effrénée le temps de cet EP.

Les vingt minutes – montre en main – nous transportent dans un double mouvement « catabase » / « anabase ». D’abord une descente en première classe dans un monde souterrain, un univers des ombres (il s’appelle comment le groupe déjà ?!?) où ces Ukrainiens nous martèlent les conduits avec un son cru et brumeux, légèrement et volontairement sous-mixé et animé par des lignes de batterie frénétiques ("Eternal Shine of My Darkness"). Ensuite une ascension qualitative qui atteint sa quintessence à l’écoute du morceau "Altar In Darkness", tout bonnement splendide. L’auditeur est exposé peu à peu à une lumière montante, à la beauté lunaire de saillies dysthymiques si expressives, perceptibles dès le premier titre "Memories and Ruins".

Sans être les premiers à le faire, Altar In Darkness nous crache une fort belle proposition de Raw Black Metal mélodique et épique. En fait, avec une telle musique, extrême mais plurivoque, avec un tel sens de la mélodie, dans les veines d’Altar In Darkness, « incompréhensiblement sous-estimé » (pour reprendre un commentaire bandcamp), coule tout l’ADN du Black Metal d’Ukraine et de Russie, dont je reconnais et jumellent les qualités et les apports au moment de clore (déjà) cette courte mais nécessaire chronique…

Seisachtheion

le 16/03/2022