Anathema - Distant Satellites

Chronique CD album (56:45)

chronique Anathema - Distant Satellites

Malgré une carrière entamée au début des années 1990, un statut de formation culte, une des trois de « the Peaceville Three » (avec My Dying Bride et Paradise Lost), Anathema n'a jamais eu les honneurs d'une chronique sur COREandCO. Pourtant, le groupe a composé un grand nombre d'albums qui sont devenus des classiques : Eternity, Alternative 4, Serenade... L'année 1990 voit donc la naissance du groupe à Liverpool, en Angleterre, autour de Darren White, chant, John Douglas, batterie, et trois des frères Cavanagh, Danny et Vincent aux guitares ainsi que Jamie, qui ne tarde pas à quitter le groupe, à la basse. Tenant d'un Doom / Goth atmosphérique, il publie un certain nombre d'albums référentiels avant que le tournant de millénaire n'amène, comme pour de nombreux de ses compatriotes, son lot d'interrogations et de remises en question. Pour Anathema, cela prend la forme d'une orientation musicale plus Prog Rock, que l'on a souvent comparé à Pink Floyd. J'aurais pu aujourd'hui vous causer de l'un de ces classiques des années 90, mais la sélection était compliquée, pourquoi celui-ci plus que celui-là ? Et vous connaissez ma passion (pléonasme) pour les Anglais de Cambridge. Alors mon choix, sans pression aucune, se porte sur Distant Satellites, le dixième album du groupe, publié en 2014, l'avant-dernier avant sa mise en pause pour une durée indéterminée.

 

À cette époque, son line-up est stable, de même que l'équipe technique chargée de l’enregistrement. On retrouve, outre les deux frangins Cavanagh aux guitares, claviers et chant, Lee Douglas derrière le micro, son frère (Anathema a toujours été une affaire familiale) John, aux claviers, et Daniel Cardoso sur le tabouret du batteur, tandis que la production et le mixage sont encore confiés à Christer-André Cederberg, ancien guitariste d'In the Woods... (une autre affaire familiale). La rumeur semble indiquer qu'il assure la basse sur l'album, contrairement à ce qu'affirment les crédits. Pour être précis, il faut citer le travail de Dave Stewart (Uriel, Egg...) sur les arrangements des instruments à cordes.

 

Stylistiquement, Distant Satellites se rapproche fort logiquement, en se plaçant dans la prolongation de Weather Systems et Falling Deeper, il n’y a pas de surprise, le groupe ne fait pas machine arrière et ne revient pas à ses premières amours Doom. La musique du groupe s’est muée en Prog Rock délicat qui met en valeur le travail d’écriture de Vincent Cavanagh, le principal compositeur d’Anathema, qui atteint sur cet album son paroxysme, même si chaque musicien se voit mis en valeur et ses qualités brillent de mille feux. Il est possible que l'on soit en présence des meilleures prestations vocales de Lee Douglas et de Vincent Cavanagh, qui se partagent assez équitablement les parties de chant; écoutez « Dusk (Dark Is Descending) », en particulier au milieu du titre pour vous en convaincre. Les guitares offrent à l'auditeur de folles envolées à la beauté épidermique. J'ai systématiquement les poils au garde-à-vous sur la partie lead du morceau « Anathema », mais par exemple « Ariel » ou « The Lost Song Part 3 » ne sont pas en reste de ce point de vue.

 

L'électronique fait des incursions discrètes mais remarquables, notamment sous l'influence du claviériste, John Douglas, au travers une BàR, sur « You're Not Alone » et « Distant Satellites », placés en fin de disque et qui se démarquent par leur côté plus direct bienvenu à ce moment de l'album. Ce dernier se conclut par un « Take Shelter », d'une fragilité cristalline, à la fin abrupte, en pleine montée, et qui laisse l'auditeur complètement hagard.

photo de Xuaterc
le 05/03/2023

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