Anatomi-71 - Från Primat Till Reptil
Chronique CD album (22:13)
- Style
D-Beat rawpunk - Label(s)
Halvfabrikat Records - Date de sortie
03 mars 2011 - écouter via bandcamp
Alors bien sûr, il y en a encore qui pensent que le punk est mort en 79 et qui n'ont jamais rien compris à l'apparition du mohawk écossais l'année d'après. Je vais tenter de faire comprendre à ceux-là à quel point ils se sont fourvoyés l'œil jusqu'au coude en ayant vendu la peau du renne un peu vite.
Existant depuis 1999 avec une discographie qui commence à prendre de l'ampleur, Fran Primat Till Reptile (« Du primate au reptile » dans la langue de qui vous voulez ) étant leur quatrième album, les quatre keupons d'Anatomi-71 sont suédois. Originaires de Malmö plus précisément (mais si, vous savez, au fond à droite juste après le sapin) du comté de Scanie, une ville d'une superficie de 335,1 km2 et comptant environ 300 000 habitants. Cultive-toi sur COREandCO.
Ne sentez-vous pas comme un vent crustillant vous chatouiller les narines en provenance du fin fond d'un fjord battu par le blizzard et résonnant du chant des baleines ? Non ?
Et bien vous devriez car depuis déjà quelques temps la Suède est devenue la Mecque de la non évolution musicale d'un genre hyper codifié: j'ai nommé le D-beat, synonyme dans le Nord de l'Europe de gros punk/hardcore qui tache (mais c'est plus long à écrire).
Loin de moins la volonté de critiquer ce fait. En effet, tout ce que touche les Suédois en matière de punk rock devient souvent un brûlot incandescent marchant au napalm.
Et Anatomi-71 ne déroge pas à cette règle même si la pochette plutôt réussie ne fait pas dans les canons du genre.
Alors à quoi bon chroniquer un énième album répétitif au possible ? Et bien tout d'abord le D-Beat est un genre que j'affectionne et puis si ça ne vous intéresse pas vous pouvez toujours aller voir ailleurs si la neige est plus blanche.
Et surtout les gars du gang ont une volonté évidente de se démarquer un poil de leur confrères.
Par la conjonction de trois chants énervés au possible tout d'abord et ensuite par une espèce d'ironie qui transparait dans certains morceaux même si vous ne pigez rien au suédois comme moi.
Le reste n'est qu'une avalanche de riffs meurtriers joués à la vitesse de la lumière et tentant de suivre une batterie en mode épileptique. La production est à l'avenant permettant de distinguer une basse gargantuesque et omniprésente. Urgent comme une envie de pisser après trois litres de bière, hargneux comme un morpion sur la pilosité vulvaire de Laetitia Casta, Anatomi-71 porte fièrement l'étendard des ramoneurs de conduits auditifs.
Il n'y a guère que le neuvième morceau « För sverige ur tiden » qui change quelque peu du reste avec une lourdeur quasi doomesque et un bidouillage électronique un peu superflu. Pas une franche réussite en somme, autant dire une faute de goût !
Les neufs autres pistes (si vous comptez bien ça fait donc dix en tout) sont un peu construites sur le même modèle: de deux à dix secondes d'intro au maximum et puis baboum dans la face pendant une à deux minutes. Pas besoin de faire plus long, on a compris le concept. On peut sentir même l'influence d'un ZEKE sur un morceau comme « Omen », un groupe pas spécialement connu pour son côté progressif.
En définitif, moi je vous le dis ma bonne dame, le punk n'est pas mort, il est monté sur un bateau à rames dont la proue est décorée d'une tête de dragon, pas pratique à garer en double file certes, mais sacrément plus classe que ma Twingo pourrie.
3 COMMENTAIRES
el gep le 04/01/2013 à 01:05:30
Hum, non seulement le Punk n'est pas mort en 79 ou en je ne sais quand, mais aussi et surtout, il a toujours été protéiforme, informe, même, existant bien au-delà de la seule incarnation débile D-beatienne. Fort heureusement. Il reste libre d'exploser ses propres codes, j'imagine...
Crom-Cruach le 04/01/2013 à 11:39:12
Informe ? Plus ou moins pour ma part.
Le Punk doit répondre à certains codes musicaux et esthétiques mais là je fais mon taliban... Exploser ses codes je crois qu'il l'a déjà fait . Mon intro renvoyait à un gars de ma formation, il y a quelques années, qui jouait de l'electro car le rock et le Punk n'avait plus rien à offrir selon lui.
Au final quand on écoutait sa zic ben...c'était juste pratique pour se faire mousser auprès des gonzesses.
Geoffrey Fatbastard le 04/01/2013 à 12:23:27
Dommage qu'il n'y ait pas le bouton "je kiffe" sur les commentaires !
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