Goat - Commune

Chronique CD album (38:52)

chronique Goat - Commune

En 2012, World Music à fait des heureux, des hipsters aux fans de garage, des junkies du psychédélisme aux amateurs de musiques tribales et rituelles et j'en passe. A tel point que cette révélation à prit un essor dans le petit monde des opiacés sonores (Roadburn et j'en passe) et est devenu le nouveau fixe à la mode pour tout amateur de sensations sonores rétro et aphrodisiaques ! Les suédois de Goat, fumant le calumet de la paix autour d'un feu de camp -sans nul doute- ont décidé de remettre le couvert cette année avec Commune, qui reste fidèle à la douce folie maitrisée de son grand frère.

Si mes premières écoutes étaient méfiantes, voir sceptiques, c'était entre autre à cause de son format. Relativement court comme son prédécesseur (un peu moins de 40mn), Commune ne révèle pas tout de suite ses secrets de fabrication. Du moins, je l'ai ressenti de la sorte, certains auront peut-être assimilés illico la quantité de tubes qui se glisse à l’intérieur de ce disque. Je pensais que la tribu suédoise commencerait à s'intéresser à des formats plus longs, plus aériens, peut-être moins garage dans le son et les textures et plus envolés aux vues de leur penchant pour le psyché et les trips. Mais du côté psyché, Goat ne garde que ses caractéristiques ethniques et tribales et continue de construire sa musique dans un format très pop. Non pas pour me déplaire, cet aspect très direct, très FM finalement, déroute cependant quand on voit la procession d'instruments et les nombreux rituels vaudous qui arpentent ce disque en si peu de temps. C'est surtout la maitrise en terme de structure qui me sidère, beaucoup plus léché que sur le premier, il y a un temps pour tout (notamment les solos de guitare bien fuzzy). Cet aspect assez "ordonné" me donne l'impression que le groupe à laissé de côté la folie du psychédélique pour avoir quelque chose de moins improvisé (donc plus pop), et en même temps respecte tellement les codes du morceau rock 70's qu'on se demande s'il en est si détaché que cela ?

Outre cette petite interrogation qui ne dérange en rien l'appréciation de ce disque, on y retrouve tous les éléments qui étaient si plaisants sur World Music. Rythmes enivrés ("The Light Within"), des lignes vocales rappelant les meilleures heures des 70's ("Talk to God", la très John Morrisonesque "Goatchild" ou l'énorme "Gathering Of Ancient Tribes"), les grosses lignes de basse et les solos sous prods ("Goatslaves", "Words"), les mélodies orientales fait avec on ne sait quels instruments ("Hide From The Sun") et j'en passe. Si la prod est toujours aussi léchée, entre "son rétro un peu low-fi" et extrêmement équilibrée, le groupe continue finalement de se placer dans une catégorie assez étrange qui me saute de plus en plus aux yeux.
Trop pop et travaillé pour être un vrai groupe de psyché-vaudou pieds nus (encens et tapis orientaux inclus) qui vivent dans des yourtes ; trop arraché au LSD pour n'être qu'un groupe de hipsters voguant le plus sobrement du monde sur les vagues retros du moment. D'où le terme de "Hippister" qui se trouve parfaitement adapté à la musique de Goat, tant elle tend à marier deux mondes opposés (et malheureusement le plus vieux bien trop réapproprié par l'autre opportuniste).

Enfin bref, suffisamment brillant pour passer toutes ces questions à la trappe au final, ce disque est un petit bijou que je vous somme d'écouter si vous aimez tout ce qui fait entre Czar et Master Musicians Of Bukkake.

photo de Viking Jazz
le 24/09/2014

3 COMMENTAIRES

Carcinos

Carcinos le 24/09/2014 à 19:19:33

J'écouterais en profondeur quand j'aurais le temps, promis

el gep

el gep le 25/09/2014 à 10:30:25

Pour l'instant je ne retrouve pas l'énergie de la folie du premier disque... en effet, ça s'écoute avec plaisir mais voilà... A voir à la longue.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 25/09/2014 à 12:57:23

Ils optent pour une logique de versions à rallonge pour certains titres. Une autre dynamique s'installe dans les morceaux et ça devient plus sombre et moins "foufou" que World Music.
Là aussi, je me suis fait la réflexion sur l'énergie. Peut-être que ces titres sont pensés davantage pour le live que pour le disque.
Il se passe quelque chose clairement, même physiquement, pendant leur show.
Fameux groupe

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025