Anemone + Taciturn - split

Chronique CD album

chronique Anemone + Taciturn - split
Back to 90’s ! Allez, on dépoussière les vieux disques et on ressort les galettes d’emo violence ! Vous vous rappelez ? Les trucs hyper violents avec pleins de mélodies crève cœurs que l’on pige pas tellement le son est pourri. Le genre de zik qui se jouait plié en deux sur sa guitare ou rampant pour gueuler à 2 mètres du micro. Le genre de zik qui, en concert, bouffait systématiquement un tiers de notre audition… Cool cette époque ! Après, on peut se demander où est la pertinence d’exhumer de si vielles habitudes : d’un coté c’est poussiéreux et j’ai l’impression que tout a un peu été dit par là. D’un autre coté, ça fait plaisir de voir encore des gens pour brailler leur désespoir quand on voit la connotation que le mot émo a pris depuis (ça me donne envie de pleurer, tiens !).

Si je vous dis tout ça, c’est parce que les deux groups se cantonnent carrément à la tradition. Par là, j’entends passion, mélodie, hurlements suraigus et déchirés, chaos sonore et tout le toutim. Mais j’entends malheureusement aussi son pourri, mièvrerie passagère et des kilos de poussières. Après, je veux pas faire la leçon, c’est personnel aussi. Autant j’aime bien encore m’envoyer du crust, du vieux death et d’autres trucs qui datent pas d’hier et qui sont pas plus varié que toute la scène à laquelle Taciturn et Anemone appartiennent maintenant… Mais je trouve pas qu’il soit réellement enrichissant de perpétuer ça.

Taciturn, donc, jouent… de l’émoviolence violent et chargé en émotion (bé té). On y retrouve tous les trucs qui étaient original à l’époque et qui ne le sont donc plus aujourd’hui : des plans metal, des envolées grind et, déjà, du crunch et des aérations plus posées. Le son est carrément écoutable et nous refait pousser quelques boutons de notre adolescence. En tout cas, on peut pas dire qu’ils aient une prod aseptisée et dans les années 2000, avec les possibilités actuelles, c’est une véritable prise de risque de la part du groupe que d’opter pour un son aussi brut et pas travaillé. Respect donc, même si je trouve le choix un peu extrême. Même chose en pire pour les gars d'Anemone qui, si ils tiennent un excellent batteur bien mis en avant, se voient quand même décerner la palme du son le plus à la rue du disque. Gros crunch dégueu tout du long avec quelques passages en son clair qui ressortent trente fois plus… Sans parler du chant qui est loin, loin derrière. Tout ça nécessite des efforts pour rentrer dedans du coup.

Bon, et là vous allez me dire que je suis en train de faire trente paragraphes sur le son d’un split dont les groupes n’en ont, visiblement, rien à carrer (à voir ça... Le master de Taciturn a été confié à Alan Douches). Parlons un peu musique alors. Taciturn, comme je le disais plus haut est bien dans le cadre emoviolence mais fait de petits détours par le metal et ses palm mutes ainsi que par le grind et ses blasts (plus voix gutturales). Une fois de plus c’est du déjà vu mais c’est bien fait. Certains riffs sont bien accrocheurs et on tape pas mal du pied si on rentre dedans. La partie d’Anemone se révèle, quant à elle, être un peu plus originale. Plus calmes dans leur ensemble, les compos d’Anemone sont plus aérées et on y retrouve des accalmies typiquement émo mais diablement bien gaulées ainsi que des plans plus rock n’ roll ; on croit aussi entendre un peu de synthé ainsi que quelques samples bizarres au détour des compos. Le tout est assez bien construit et les chansons plus posées et réfléchies sont entrecoupées de titres courts et directs (on parlait d’emoviolence je vous rappelle)… mais putain quel son de merde quand même !

Donc malgré le zéro pointé pour l’originalité, les deux groupes tirent leur épingle du jeu (en particulier Anemone) et nous livrent le genre de petit disque qu’il est toujours plaisant d’écouter par nostalgie… et par passion.

photo de Swarm
le 26/05/2009

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