Switchblade - Switchblade

Chronique CD album (43:20)

chronique Switchblade - Switchblade

Tandis que chez d'autres la répétition d'un riff peut s'avérer lassant ou peut tout bonnement nous laisser indifférent, chez Switchblade elle donne de l'ampleur et rend le tout obsédant. A ce point obsédé que le temps se veut absent de toute considération musicale.

 

Le second titre est probablement le plus accessible des deux, il est celui qui sait jouer, un tant soit peu, la carte de la diversité face à un premier titre d'une remarquable froideur. Durant les premières minutes de ce second titre, quelques notes coulent, solitaires, ensuite accompagnées de M. Friberg, chanteur de Logh à la voix. C'est à la batterie de prendre place dans une atmosphère presque agonisante. Ainsi jusqu'à la fin de ce titre Switchblade nous tient pour témoin d'un lente progression où rien ne semble nous échapper. Retour à un calme où quelques notes s'accoudent, si éparses soient-elles, et où la vois de M. Friberg se fait moins poussée, plus douteuse. C'est à présent que ça nous échappe, la pression mise en place au cours de l'album est soudainement lâchée en un riff répétitif et colérique.

De par cet univers stagnant et oppressant qui précède cet acharnement, celui-ci en devient pour l'auditeur une envolée musicale salvatrice qui donne d'autant plus de force aux 40 minutes qui l'ont précédé. L'agencement de ce titre fait penser à celui de certains morceaux de l'album Dowsing Anemone With Copper Tongue de Kayo Dot.

 

Mais c'est au premier morceau, "19:30" que j'accorderai plus d'importance. Car à l'instar de Khanate, Switchblade a l'art du riff sentencieux. Riff aux allures "doomesque", il nous est inlassablement répété. Musique qui nous plonge dans l'attente, celle du riff suivant dont nous savons qu'il sera le même, tout aussi froid, épuré, tout aussi imperturbable. C'est en cela que ce riff me vient à l'oreille comme un riff sentencieux, avec tout le charisme et la théâtralisation de la sentence que cela implique. Se fait entendre au cours du titre la voix de E., chanteur de Watain, un chant qui amplifie l'ambiance dans laquelle Switchblade a su nous plonger jusqu'à présent. L'espace-temps qui règne entre chaque note, ce "silence" ou absence de sons nouveaux semble considéré avec justesse, de manière à ce qu'il confère plus d'importance encore à la note même. En ce sens, Switchblade développe ici un certain minimalisme, une épuration de la forme qui se garde d'opérer une quelconque épuration quant à la subjectivité de l'auditeur.

 

Les deux titres se fondent en une "interlude" à l'aspect "drone". Nous voilà une fois de plus immergés, attentifs...

le 03/09/2006

2 COMMENTAIRES

Viking Jazz

Viking Jazz le 06/09/2006 à 10:04:38

Bonne comparaison avec Khanate, un album intéressant c'est vrai bien qu'il soit dur de rentrer totalement dedans.

Annorexorcist

Annorexorcist le 25/12/2007 à 22:06:09

Dommage pour la longueur des chansons, en effet dur de s'accrocher.
Mais Switchblade reste Switchblade, c'est très bon, très pur, un plaisir.

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