Arid - S/t

Chronique mp3

chronique Arid - S/t

Je suis vraiment devenu un vieux con.

Car, comme tout amateur intransigeant d’un style musical particulier, depuis les Temps Anciens, peu de formations trouvent grâce à mes yeux, désormais.

Ainsi, saturé de trop de ceci (des trucs plaintifs disons), ou de pas assez de cela (des bollocks de grizzly disons), le Crust actuel, au sens large (avec ses crossovers donc), me gonfle dans les grandes largeurs.

Mes jeunes confrères de votre webzine préféré ont beau pondre régulièrement d’excellentes chroniques sur d’obscures combos gravitant autour de la scène Crusty, quand je les écoute, je fulmine intérieurement. Il n’y a plus de cadors dans le genre. Et de nouveaux prédateurs aux dents longues : pas plus. Même en Suède, c’est dire.

 

Cependant…

J’avais aperçu, dans mes oreilles, les Ricains d’Arid, il y a quelques années déjà. Il m’a fallu réécouter leur ancienne prod pour m’en souvenir. Et mesurer le gros monstre qu’est devenu le trio en 2021. Car nul doute qu’avec ce skeud éponyme, nous tenons là, le goldorak du genre de l’année. D’abord la prod nous claque le lipe. Marre des trucs cracra, Kawakami est mort et Disclose splitté.

Et puis on se dit que quand des Crusties soignent leur intro, y’a moyen que ça moyenne.

Arid soigne, donc, son ouverture de bal, c’est sûr, avec ses arpèges bien glauques. On branche les amplis, on monte les potars, le premier chant se fait BM et sans trop d’originalité. Mais l’instinct prévaut. Et nous dit de poursuivre. Au premier break D-Beat, on grimace de joie, on monte le volume et on mouline des bras. On se précipite, alors, au fridge pour voir s’il y aura suffisamment de bières pour la soirée.

(« Keskya chéri ?

- Rien ma doudou, du crust, c’est tout ».)

Car assurément, Arid, malgré son propos primitif et définitif, va nous occuper un bon moment.

 

D’autant que le second chant est sourd et aboyé, dans la plus pure tradition. C’est important le côte clébard, pour le genre. Les chœurs du troisième larron sont également dans cette tessiture de sanglier en pleine biture. Le pilonnage rythmique ne lâche pas l’affaire, alors, jusqu’à la dernière seconde d’un "Sore". A peine le temps de reprendre une gorgée qu’"Ouroboros" tamise l’adversité.

On ne va pas se faire la track list en détails non plus.

Pourtant, il faut préciser que pas mal de morceaux atteignent allégrement les 4 minutes.

Du coup, Arid ne se contente pas faire du Punk Clouté. La basse bolt-throwerienne (voir l’intro de "Toxic Embrace", une massive attaque) et le riffing Death oldskull nous plongent alors en pleine consanguinité.

 

De celle qui construise des ponts de granit. Des murs de fiel. Des donjons de haine dressés contre Homo sapiens et ses créations. Anti-humain, anti-État et anti-fasciste. Ainsi, le fond est clair. On n’est pas là pour tresser des paniers de nouilles à la gloire de la dépression ou à chouiner sur le pass sanitaire car on ne peut pas boire un rosé pamplemousse dégueulasse en terrasse.

 

Le Crust est une mélange de Punk et de Metal extrême. Pas besoin d’aller chercher d’autres étiquettes pour désigner les croquettes ici présentes, Arid fait du Crust.

Et du redoutable.

photo de Crom-Cruach
le 02/09/2021

1 COMMENTAIRE

Pingouins

Pingouins le 08/09/2021 à 11:20:36

Pour le coup je pense que je préfère ce qu'ils ont fait sur le précédent Scars of War (que j'ai écouté après celui-ci, vu que je ne connaissais pas avant), notamment au niveau du mix un peu moins metal et plus crustpunk. Là ça sonne presque death à plein de moment !

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