Ar'lyxkq'wr - R'ynn'wr(yx)

Il y a quelques semaines, un chroniqueur de la crèmerie d'en face utilisait le théorème de Bolzano-Fenriz, également appelé 666ème théorème, ou encore Devil Théorème, qui s’énonce ainsi : « Plus une langue est capable d’aligner les consonnes, plus le pays est une vraie nation du black metal ». L'inconscient voulait se gausser (comme la courbe) du néerlandais et du finnois. Il ignorait l'existence d'Ar'lyxkq'wr, dont voici le deuxième album, R'ynn'wr(yx), qui, d'après ce théorème, devrait se poser là en terme de « Trvness ».

L'écoute éprouvante de Ss'unnhl avait laissé le pauvre auditeur hagard et exténué. Ar'lyxkq'wr ne s'arrête pas en si bon chemin, un peu plus d'un an après son premier méfait. Une fois de plus, le trin d’outre-espace repousse des limites en terme de brutalité et de bestialité grâce à (à cause de) un ingénieux mélange entre Black Metal, qui constitue son substrat, Death Metal, Harsh Noise, sur un lit de dissonances et de Free-jazz. Ça va vite, très vite, parfois, exceptionnellement trop cependant. Toute humanité a été abandonnée au profit d'une radicalité extraterrestre.

Dans l’espace, personne ne vous entend crier, mais on entend sans difficulté Ar'lyxkq'wr vociférer dans le vide intersidéral, en dépit de toutes les lois de la physique terrestre. Le son est roots de chez roots, même pour du Black, loin des productions clinquantes récentes, mais il permet de discerner à peu près tout ce qui se passe, en contribuant à la sensation générale suffocante. Les moments de répit sont rares, le plus souvent ce sont les quelques moment de blanc entre les morceaux. Ce qui rend une fois de plus, avec un manque flagrant de diversité, l'écoute de la musique d'Ar'lyxkq'wr particulièrement éprouvante.

Xuaterc

le 18/01/2024